TEXTE & IMAGE 6 - Pour un nouveau contrat social de l’errance : entre Art[S], Territoire[S], Blockchain[S] et Crypto-monnaie[S] - Associé au MiP ArTeC “Patrimoine i-Matériel“
Matthieu Quiniou écrit : “La technologie blockchain permet l’horodatage, ou plus précisément un estampillage certifié de transactions, d’opérations et d’évènements dans un registre distribué. Dans ce système, une instance centrale d’administration ne peut être suspectée d’avoir altéré une information ou changé une date. Il est ainsi possible d’horodater une œuvre pour prouver une antériorité sans en divulguer le contenu. Dans la même logique, il est possible d’utiliser la blockchain pour prouver l’existence antérieure d’un savoir-faire secret ou d’un secret d’affaires, remplir la condition liée aux mesures de protection et gérer des droits d’accès. La blockchain et plus spécifiquement les smartcontracts, c’est-à-dire des scripts autonomes fonctionnant sur blockchain, peuvent également être efficaces pour la gestion transparente et automatisée des droits de propriété intellectuelle et la fluidification du marché de ces droits grâce à la tokenisation, c’est-à-dire la titrisation modulaire par blockchain“. (Entretien IPOCAMP Lexis Nexis, 2020) Il précise également dans son livre “Blockchain : L’avènement de la désintermédiation ?“ (-! 2019, publié en français aux Editions ISTE et en anglais aux Editions Wiley !-), p.74 “Blockchain et Internet des objets devraient par leur jonction produire des usages et permettre aux objets connectés d’interagir entre eux sans tiers (humains ou plateformes) et de manière sécurisée“.
Il serait donc peut-être judicieux Au Jour du i — au jour d’une information constituant l’essentiel de nos rapports sociaux, économiques et politiques — de ®-INTERPRÉTER nos relations au secret (-! bancaire, artistique, fictionnel !-) à l’aune de ces relations frictionnelles entretenues depuis toujours avec les transactions financières et l'argent. Et pourquoi, à cet effet, ne pas ®-LIRE les blancs entre les mots de livre de Stéphane Mallarmé “Un coup de dé jamais n’abolira le hasard“ (-! 1914 !-) à partir des études de Quentin Meillassoux et de son livre "Le Nombre et la Sirène“ où il nous livre un scoop décisif concernant la pensée de Mallarmé. “De quoi s'agit-il ? Quentin Meillassoux a découvert que le grand poème testamentaire de Mallarmé, "Jamais un coup de dés n'abolira le hasard", est en fait codé. Et que le code n'est autre que 707. Le philosophe démontre que ce nombre est présent dans ce poème si difficile sous la forme d'une charade : les deux comme si, étant à entendre comme la septième note de la gamme, encadrent le proche tourbillon que représente idéalement le ‘0‘. Le code est également présent dans le compte même des mots : le poème déployant 707 mots jusqu'au verbe sacre, est complété par une morale de sept mots : Toute pensée est un coup de dés“. (-! Philosophie Magazine N°53, Octobre 2011 !-)
À partir de ces questionnements, il y aurait donc nécessairement dans cette recherche d’un nouveau contrat social, l’i+D d’un proche tourbillon ®-CONSTRUIT à partir d’une errance de la forme et du code ; ce dispositif d’enchaînement de l’in/visible (-! c’est-à-dire posté au seuil du visible !-) engendrant stratégiquement dans / autour des Arts et de manière interdisciplinaire, une nouvelle fonction, une nouvelle résonance du texte avec l’image.
Ce colloque International est un prolongement naturel du colloque “L'Art et les Cartographies Sensibles“ prévu initialement en mai 2020 et annulé à cause de la pandémie. Toutes les personnes qui ont envoyé un texte retenu pour la publication en cours peuvent donc y participer : cette question du “secret“ ou du “codage“ étant bien entendu associé à l’i+D de cartographie.
Contact : Résumés & Abstracts
Marc Veyrat, marc.veyrat@univ-smb.fr
Comité scientifique :
Carole Brandon (Université Savoie Mont-Blanc)
Marc Veyrat (Université Savoie Mont-Blanc)
Richard Spiteri (University of Malta)
Ghislaine Chabert (Université Savoie Mont-Blanc)
Jacques Ibanez-Bueno (Université Savoie Mont-Blanc)
Khaldoun Zreik (Université Paris8)
Ghislaine Azémard (Chaire UNESCO / ITEN)
Patrizia Laudati (Université Les Hauts de France Valenciennes)
Pedro Andrade (Universidade do Minho Braga)
Nasreddine Bouhaï (Université Paris8)
Ce colloque est organisé par l'Université Savoie Mont-Blanc / le Laboratoire LLSETI, l'Université Paris 8 / le Laboratoire CiTu - Paragraphe et EUR Artec, l'University of Malta, avec le soutien de / en partenariat avec 89/92, Pixelpirate, la Société i Matériel, Nymphea’s Survey, le Département Communication Hypermédia - USMB / Transcultures - Pépinières Européennes de Création,
PROGRAMME & RÉSUMÉS :
02 septembre 2020
09h00
Marc Veyrat / Richard Spiteri / Khaldoun Zreik / Nasreddine Bouhaï : Présentation des enjeux du colloque TEXTE & IMAGE 6
09h30
Matthieu Quiniou (-! Distanciel !-) : Jeux + enjeux de la jonction art numérique + blockchain, avec la participation pré-enregistrée de Salar Shahna.
Matthieu Quiniou est MCF en SIC à l’Université Paris 8, Docteur en droit et Avocat au Barreau de Paris, il est membre du Laboratoire CiTu - Paragraphe et Chercheur Associé à la Chaire UNESCO - ITEN (Université Paris 8 / FMSH). Il travaille sur les enjeux éthiques, juridiques, sociétaux et artistiques du numérique liés à la blockchain et à l’intelligence artificielle et participe au projet i-REAL.
Salar Shahna est directeur du World XR Forum à Crans-Montana (CH) qu'il a fondé en 2016 (World VR Forum puis World XR Forum en 2019). Réalisateur de films VR, de films documentaires et de fictions, il dirige également la société de production Dirty Bacon. https://youtu.be/f8V5rFcvECA
La blockchain permet de restructurer le marché de l’art dans l’économie numérique et ouvre de nouvelles opportunités pour les artistes numériques et les artistes de l’éphémère. La blockchain, tout particulièrement les jetons non-fongibles permettent de créer des marqueurs de rareté pour des œuvres ne bénéficiant pas d’un support matériel et ainsi de les rendre collectionnables et plus facilement échangeables sur le marché de l’art.
Au-delà des enjeux pour le marché de l’art numérique, la blockchain est devenue un terrain de jeu et de nouvelles expériences créatives pour les artistes travaillant sur la relation entre les mondes physique et virtuel, sur le rapport de l’œuvre à sa rareté ou sa monétisation, sur les œuvres programmables ou encore sur le rapport entretenu entre le spectateur à la symbolique de l’œuvre.
L’intervention sera l’occasion d’expliquer les fonctionnalités de la blockchain comme outil pour l’artiste dans la protection de sa création et sa monétisation et de présenter plusieurs œuvres exploitant le potentiel de cette technologie de manière originale.
10h15
Marc Veyrat I Matthieu Quiniou I Khaldoun Zreik : Blockchain: What Else? Highlighting blockchain technology with art, the example of the [AMZ]U-P project / Blockchain : What Else ?+) La technologie blockchain au service de l'Art, l'exemple du projet [AMZ]U-P
Khaldoun Zreik est Professeur en Sciences de l’Information et de la Communication, Université Paris 8 / Directeur du Département Hypermédia (UFR MITSIC), Université Paris 8 / Responsable scientifique du Groupe de recherche CITU- Paragraphe (Cybermedia, Interactions, Transdisciplinarité & Ubiquitous), Laboratoire Paragraphe, University of Paris 8 / Co-directeur du Master NET (Numérique : Enjeux et Technologies):, University Paris 8 / Président du comité directeur du GIS H2H.Lab / Président de la commission pédagogique de l’UFR MITSIC / Co-rédacteur en chef de la revue RIHM (Revue des Interactions Humaine Médiatisées), Ed. Europia., Paris / Co-rédacteur en chef de la revue IJDST (International Journal of Design Sciences and Technology), Ed. Europia, Paris...
Marc Veyrat est Artiste / Maître de Conférence en Sciences de l'Art et Directeur du Département Communication Hypermédia à l'Université Savoie Mont-Blanc / Chercheur Associé à la Chaire UNESCO - ITEN (Université Paris 8 / FMSH) et membre de CiTu - Paragraphe (Université Paris 😎 avec lequel il développe actuellement le projet i-REAL (89/92 R&D / Pixelpirate / Transcultures...)
L’acte d’appropriation est avant tout une information socio-juridique. C’est à la fois une reconnaissance sociale et une protection juridique. Alors que pouvoir posséder est une information économico-juridique. Complétude, véracité, vérifiabilité et discrétion sont des conditions nécessaires pour valider un acte d’appropriation. Contrairement aux idées reçues, la multiplicité des intermédiaires gérant une telle information augmente à la fois sa vulnérabilité juridico-économique (authenticité) et la complexité de sa gestion et conservation. Ces vulnérabilités souvent implicites ou non dites, affectent sérieusement les transactions, surtout sur l’espace numérique, et les acquisitions de biens immatériels tels que les œuvres d’art numérique dont le modèle économique penne depuis leur existence officielle (début des années 60, réf Bernard Caillaud). La difficulté majeure réside dans la définition de l’acte d’appropriation d’une œuvre numérique, de son authenticité et de son unicité. Cette complexité est due au nombre élevé d’intermédiaires hétérogènes...
11h00
Joshua Ellul : Non-Fungible Tokenization of Everything Art.
Joshua is Chairperson of the Malta Digital Innovation Authority and Director of the Centre for DLT at the University of Malta which runs a multidisciplinary Masters in Blockchain and DLT.
Summary: Decentralisation of monetary systems started with Bitcoin. Decentralisation of computational logic followed with Ethereum. Thereafter, many have proposed decentralisation of many aspects of both our digital as well as physical worlds. Whilst, aspects in the digital world are more easily decentralisable through different techniques, blockchain guarantees do not spill into the real-world. Work has begun to connect the two worlds together through Non-Fungible Tokens (NFTs), and in this talk we will explore potential and challenges NFTs bring to Art.
11h45 : Pause déjeuner
13h15
Richard Spiteri : Philippe Sollers / Origines et répercussions du secret.
Richard Spiteri est Professeur dans le Département de Littérature Française de l'Université de Malte. Co-Fondateur du cycle de colloques TEXTE & IMAGE, il participe activement depuis 2011 à son rayonnement international.
Philippe Sollers raconte, selon son point de vue, l’envers de l’histoire néo-contemporaine. Sous le couvert d’échanges internationaux se déchaîne la criminalité : trafic de drogues, trafic humain, etc. Parfois la criminalité, propulsée par des desseins politiques sinistres, fait irruption dans l’actualité, de manière spectaculaire, comme ce fut le cas de la tentative d’assassinat contre le pape Jean-Paul II.
L’auteur expose le nihilisme de l’Occident. L’origine de la vie s’enveloppe dans un mystère tandis que, dans des cliniques aujourd’hui, les médecins, au moyen de leurs expériences, profanent le secret de la création. Malgré l’omniprésence des magnats de la finance et des chefs d’État, l’auteur est persuadé que le vrai enjeu de notre existence est spirituel. Dès l’aube de la civilisation, une guerre secrète a lieu qui réduit l’ennemi à l’impuissance.
14h00
Jacques Ibanez-Bueno : Characteristics of the interactions between the user equipped with a helmet and the interactive contents proposed.
Jacques Ibanez Bueno is full professor in Communication and Hypermedia Department – LLSETI Research Group - Université Savoie Mont-Blanc. He was visiting scholar in University of North Texas, associate professor in Burgundy University and assistant professor in Switzerland - Faculty of Education and Psychology, Geneva University. He works on visual and hypermedia methods, applied semiotic in interactive communication and bodily implications in processes of communication.
À partir d’œuvres artistiques en réalité virtuelle, il s’agit de questionner ici les caractéristiques des interactions entre l’usager muni d’un casque et les contenus interactifs proposés. Les cas réels choisis et observés sont des situations où les artistes et designers numériques se sont inspirés de la peinture figurative. Cette source d’inspiration permet d’élaborer d’autant plus facilement une relecture de concepts phénoménologiques, eux-mêmes appliqués initialement à la peinture (Merleau-Ponty : 1964).
14h45
Hammou Fadili : Vers une approche d’intégration de l’IA, du Deep Learning et de la Blockchain dans le jeu i-REAL.
Hammou Fadili est intégré au Pôle Recherche de la FMSH, Fondation Maison Sciences de l'Homme, Paris / Equipe CiTu - Paragraphe de Paris 8
Dans cette communication puis dans l'article final, nous proposerons une description de l’état de réflexion et d’avancement d’un projet de mise à jour et d’actualisation du jeu i-REAL. Le but est de mettre en place une nouvelle version des règles du jeu intégrant l’IA, le Deep Learning et la Blockchain. Grâce à ces technologies, des modèles d’analyse et d’interprétation des données multimodales relatives aux cartes taguées seront mis en place pour reconnaitre et découvrir les clés du coffre dispersées dans les images et les textes associés permettant d’ouvrir des portefeuilles en crypto-monnaie, d’une part, et d’autre part, pour générer des éléments cohérents des mondes en VR en fonction des profils utilisateurs (joueurs).
15h30
Anaïs Bernard : Errance et résilience, l'invisibilité rendue visible.
Anaïs Bernard est Maître de Conférence en Sciences de l'Art à l'Université Catholique d'Angers (UCO)
La trace émerge dans l'espace, mais également dans le temps, débutant une histoire. Elle est le témoin d'un moment écoulé, qui n'est plus. La trace apparaît comme la base indispensable à la construction de l'histoire, de toute histoire. A travers des œuvres contemporaines, nous errerons sur les traces de l'invisible rendue visible, comme acte de résilience.
16h15
Présentation et expérimentation des œuvres VR :
i-REAL Monde 4 “ALICE“ / Marc Veyrat https://youtu.be/Sisqkz7BKm8
AN DOMHAN / Gaëtan Le Coarer https://youtu.be/P8lpFxmRKk4
Nymphea’s Survey / Carole Brandon https://youtu.be/pRQabG2ZvVQ
RADICANT / Jordan Fraser Emery https://youtu.be/LRdvqMAN8bg
03 septembre 2020
09h00
Philippe Franck : Alter audio nomadisme et in situationisme créatifs
Philippe Franck (Be/Fr)
Historien de l’art, concepteur et critique culturel, producteur, créateur sonore et intermédiatique, Philippe Franck est directeur/fondateur de Transcultures, Centre des cultures numériques et sonores (Mons, Belgique), du festival international des arts sonores City Sonic (depuis 2003) et des Transnumériques, biennale des cultures numériques (depuis 2005). Il a été commissaire artistique de nombreuses autres manifestations d’arts contemporains, audio, hybrides et numériques en Europe et à l’international. Depuis 2018, il est également directeur des Pépinières européennes de Création.
Par ailleurs, il enseigne également les arts numériques et l’analyse des médias et multimédias à l’Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc (Bruxelles) et la création sonore à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles et à l’Ecole Supérieure des Arts Visuels de Mons Arts2.
A partir de l’expérience pionnière de Transcultures, Centre interdisciplinaire des cultures numériques et sonores et du festival international des arts sonores City Sonic qu’il a créé en Belgique ainsi que du réseau d’arts contemporains des Pépinières européennes de Création qu’il dirige, Philippe Franck analyse certaines pratiques créatives nomades contextuelles (notamment à partir de la notion de parcours) récentes avec le son et le numérique en trait d’union dynamique entre des (non)lieux, (dé-re)territorialisations, (micro)communautés et (in)disciplines. Il trace les traits principaux d’une forme d’in situationisme transculturel, un art de la dérive connectée, engagé dans son intime singularité et un certain (ré)enchantement poétique des relations topos/logos/tekhnè, à l’inverse des modèles hyper spectaculaires dominants.
09h40
Nadia Kaaouas & Sabrina Mazigh : “Le tatouage 'ethno-culture' à l’ère numérique : valorisation ou banalisation des signes identitaires berbères.
Nadia Kaaouas est Professeur Associé à l'Université Hassan II de Casablanca où elle organise fin 2011 le colloque HyperHéritage 7 en partenariat avec l'Université Paris 8.
Sabrina Mazigh est doctorante à l'Université Hassan II de Casablanca et à l'Université Paris 8 dans le Laboratoire CiTu - Paragraphe.
Nous proposons de définir la notion d’ethno-culture en tant que projection symbolique et sémiologique des caractéristiques du /des tatouages notamment de ses conceptions patrimoniales culturelles. Le tatouage s’inscrit dans le cadre de pratiques socioculturelles et rituelles ancestrales. De manière plus générale, les ornements et les motifs des parties corporelles, des objets « ethniques » sont des images métaphoriques de l’univers tel qu’il a été imaginé par les ancêtres. La forme, le système de proportions et le choix des matériaux sont ainsi constitutifs d’images ethnoculturelles créées en lien avec une pensée mythologique. Les tatouages ethniques sont alors vus comme porteurs des propriétés suivantes : figurer un message marqué par la subjectivité de l’artisan, devenir une projection symbolique de la cosmogonie et donner des pouvoirs spéciaux et des connaissances au porteur du symbole dessiné ou tatoué. Ces formes, ces dessins, ces tatouages sont revalorisés dans le cadre de leur mise en relation avec les humanités numériques. Ces images et symboles « ethniques » étroitement liés aux représentations traditionnelles, culturelles sont utilisés autrement à travers une médiation numérique (réseaux sociaux) alliant image et texte pour une mise en valeur de la culture patrimoniale berbère.
Si le tatouage est une forme de lien au sein d’une société, il doit traduire le sens de ce lien, au confluent de la culture e et du social, de la culture et de l’art. Doit-on en conclure que chaque génération est reliée par le même mode de vie ? de symboles ? Les profondes mutations liées aux humanités numériques ont également impacté l’activité des tatoueurs « praticiens » et des tatoués). Ces derniers peuvent en effet s’appuyer sur des procédés où le numérique occupe une place importante, par exemple lorsqu’est réalisée une impression par laser, dimensions 3D, etc. Le numérique est utilisé dans le design et la production de nouvelles formes et images dont la dimension ethnique est liée à l’identité berbère.
Mots-clés : tatouage, approche ethnoculturelle, réseaux sociaux, image et symbole ; humanités numérique.
10h25
MiP ArTeC Patrimoine i-Matériel G1 Alyse Yilmaz I Manon Micaletti I Thomas Pactole I Stanislav Kurakin AFFLUX : Perceptions patrimoniales, Une expérience hybride.
La ville de La Valette se démarque par une richesse patrimoniale, objet d’influences liées notamment aux dynamiques humaines. Notre recherche propose une lecture de ces dynamiques matérialisées par des flux humains, des usages, des affects. Plus précisément, nous interrogeons la manière dont les appropriations de la ville par les touristes et les locaux participent à transformer la perception du patrimoine de La Valette. D’une part, nous émettons l’hypothèse que le croisement des trajectoires des touristes et des locaux constitue un élément favorisant l'hybridation des usages dans certains lieux. D’autre part, nous suggérons l’hypothèse que les intentions individuelles et les expériences émotionnelles conditionnent des usages.
Afin de confronter nos hypothèses au territoire de La Valette, nous avons mis en place une méthodologie mixte, quantitative et qualitative, illustrant les flux de touristes et de locaux à travers la ville, les trajectoires individuelles, ainsi que les usages et affects reliés au patrimoine visité et aux lieux fréquentés. Nous proposons d’illustrer ces flux par une cartographie sonore dynamique des affects à travers la ville.
11h10
MiP ArTeC Patrimoine i-Matériel G2 Sabrina Mazigh I Shumin Liang I Gaëtan Le Coarer INTERFERENCES : Analyse critique de l’expérience de visite au sein d’un espace patrimonial : le cas de la Co-cathédral Saint John Baptiste à Malte.
Se situant au cœur de la Valette, la Co-cathédrale St John Baptiste se structure au travers d’une stratification culturelle fondant l’identité de Malte. Par l’influence des civilisations du pourtour méditerranéen, l’architecture, l’esthétique, les stratégies médiatiques forment un ensemble hybride et homogène du lieu et du local.
A partir d’un dispositif immersif en VR, nous focalisons notre intérêt sur l’expérience de visite de ce lieu emblématique qu’est la Co-cathédrale. En partant d’un état des lieux de ce local, nous avons pu faire une observation multiple permettant de voir les différentes facettes de cet espace. En commençant par l’exploitation des supports médiatiques, nous avons constaté qu’il existe une pluralité de ces derniers (audioguide, écrans, dépliant, projection de film etc.). Ils sont dispersés dans toute la Co-cathédral sous une forme transmédiatique et linéaire cherchant à faciliter la visite. Ces dispositifs, contraignant toute la déambulation du milieu, perturbent la découverte de la Co-cathédral dans la mesure où le visiteur se trouve attaché voire menotté par son appareil personnel, l’audioguide et les autres supports qui l’entourent, ce qui trouble / détache son intégration et son adaptation dans l’espace.
Dans ce sens, l’interférence de ces divers supports médiatiques laisse le corps de l’utilisateur distancié par rapport à son expérience de sa visite même. Appréhender cette interférence, non plus comme un élément par défaut produit par la simple multiplicité de dispositif nous amène à penser une cartographie sensible. Cette dernière permet de redessiner l’expérience de visite, en jouant sur un modèle multiculturel maltais et sur l’espace interféré.
Notre dispositif vise à pénétrer la chair de l’interférence afin d’investir, grâce à une stratégie innovante, un nouvel espace immersif portant le patrimoine culturel i/matériel (au seuil du matériel et de l’immatériel).