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Corps en Immersion

Une actualité dans les arts et les sciences à travers les corps pluriels.

Corps et bande dessinée

Publié le 19 Mars 2021 par Anaïs BERNARD in Conférence confinée

Corps et bande dessinée

Séminaire de recherche “Corps et bande dessinée
Vendredi 26 mars 2021
En ligne

Successivement dès 14 h :

Alexandra Aïn : Occidentalisation du corps japonais : entre orientalisme et émancipation/résistance

Résumé : là où l’Occident considère le corps comme distinct de la nature, le Japon le conçoit comme un don ancré dans celle-ci. Cependant, le corps japonais bien que multiple véhicule fantasmes et images tirés d’un mélange d’orientalisme et de regard sur soi. Cette double lecture du corps se trouve renforcée lors de l’ouverture du pays à l’ère Meiji. Face aux Européens et aux Américains, le regard et les conceptions autour du corps et de ses notions se modifient. De nouveaux types de corps émergent, ils bouleversent notamment le corps des femmes qui oscillent entre une conception traditionnelle « nationaliste » et une forme d’émancipation par mimétisme avec l’Occident. Au-delà de la simple dichotomie imitation/homogénéité, il s’agit de (se) réinventer le corps des femmes et leurs normes esthétiques. Nous verrons que le manga regorge d’œuvres qui illustrent ou questionnent le corps féminin afin d’écrire ou de réécrire le corps genré.

Alexandra Aïn est docteure en art et chercheuse associée au laboratoire MICA, au sein de l’axe ADS (Arts Design Scénographie : figures de l'urbanité) à l’Université Bordeaux Montaigne. Spécialisée dans le design graphique et la typographie, elle a soutenu une thèse intitulée « La typographie à l’ère postmoderne ». Elle s’intéresse en parallèle à la bande dessinée, notamment à leur traitement des utopies corporelles et du design de soi.

Fréderic Debomy : Évoquer un génocide en textes et en images

Résumé : comment rendre compte, en textes et en images, d’un génocide ? Le génocide des Tutsi du Rwanda est de plus un événement récent : des personnes vivantes l’ont traversé, des polémiques perdurent sur ce qui s’est passé en 1994 et des aspects de cette histoire restent à clarifier. Dès lors, le sujet résonne d’une manière particulière dans le présent. L’entreprise est donc délicate à la fois parce qu’il ne s’agit pas d’un événement qui n’appartiendrait plus qu’à l’histoire et parce que l’horreur est, de l’avis même d’une rescapée rencontrée par Frédéric Debomy, une expérience intraduisible et intransmissible. Comment dès lors s’approcher au mieux de ce qui s’est passé, en se défiant de toute complaisance comme d’une trop grande distance, par une articulation des mots et des images ? C’est ce que Frédéric Debomy a tenté de faire avec deux ouvrages dont l’un est une forme de reportage (Full Stop, avec le dessinateur Emmanuel Prost) et l’autre une fiction très documentée (Turquoise, avec Olivier Bramanti). Deux ouvrages qui évoquent autant l’événement que la façon dont il fut appréhendé et perçu.

Frédéric Debomy est né le 11 juillet 1975 à Fontenay-aux-Roses dans les Hauts-de-Seine. Il a initié en 2001 un projet intitulé Birmanie, la peur est une habitude consistant en la publication d’un livre proposant témoignages et bandes dessinées, la mise sur pied d’une exposition et l’organisation d’événements de type projections-débats. Il a ensuite assuré pendant de nombreuses années la coordination puis la présidence de l’association Info Birmanie, œuvrant à favoriser des évolutions démocratiques dans ce pays. Par ailleurs, il a contribué comme chercheur à un colloque de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et à un numéro de la revue Les Temps Modernes consacrés au génocide des Tutsi du Rwanda. Enfin, il a assuré un temps la programmation du Festival international du film des droits de l’homme de Paris, consacré au cinéma documentaire. Il est l’auteur d’essais, de documents et de bandes dessinées.

https://zoom.us/j/94232548549 (ID de réunion : 942 3254 8549)

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