Incubateurs des Imaginaires Numériques, SECONDE NATURE et ZINC travaillent depuis de nombreuses années à promouvoir et faire émerger la création contemporaine, comprendre le monde en régime numérique et aider les publics à s’approprier les technologies pour développer la créativité et l’émancipation.
Paradoxe des temps, au moment où le fantasme de l’immortalité se nourrit des avancées en matière de biologie moléculaire, l’effondrement programmé de notre civilisation ne s’est jamais appuyé sur des indicateurs aussi alarmants.
Le progrès, longtemps synonyme de la rêverie collective d’un monde meilleur, est devenu symptomatique de nos peurs contemporaines.
Plutôt que de céder à la tentation de masquer nos effrois, CHRONIQUES, Biennale des Imaginaires Numériques, propose de rassembler artistes et publics pour donner à voir et à comprendre, s’émouvoir à travers la création artistique contemporaine et questionner ensemble ces nouveaux mondes à inventer.
Dans cette deuxième partie, Éternité est une fiction prospective qui porte l’espoir d’un autre demain.
Paradoxe des temps actuels, le prolongement de la vie humaine et l’image de la fin du monde coexistent et s’opposent dans nos imaginaires des futurs possibles. Ce sont presque deux choix de société qui s’affrontent et qui tracent une ligne de front dans nos horizons politiques et sociaux. Après des années de volonté à moderniser la Terre, nous sommes face à une crise de société peut être la plus importante de notre histoire, celle de l’image de l’effondrement par la disparition de notre écosystème. Une question se pose alors : comment allons nous construire l’après ?
L’image de fin du monde loin d’être nouvelle dans l’histoire a souvent inspiré les artistes et des courants esthétiques. A la Friche, l’exposition, conçue comme un laboratoire fictionnel, présente des artistes qui nous éclairent sur les enjeux actuels de mutations, sur notre histoire, nos choix passés et qui finalement porte en eux une exigence de réforme de la raison humaine. Exposition internationale avec Taiwan comme invité d’honneur, elle confronte des artistes européens pour la plupart et des artistes taiwanais, qui ont grandi avec les mêmes utopies, notamment celle du progrès au chevet de la Nature. Ces mythes aujourd’hui s’estompent et nous devons appréhender le changement nécessaire dans notre rapport à la Terre et au vivant. Certains réfléchissent ou mettent en scène les manières par lesquelles il est envisagé de mettre les technosciences au service de la régulation environnementale, d’autres les possibilités d’évolution de l’homme et de son corps avec l’aide des technologies. Comment allons nous coexister entre vivant et non vivant? Comment nous allons pouvoir vivre et nous adapter face à ces mutations.
S’ouvrant ainsi sur une réflexion autour de l’effondrement, l’exposition questionne ainsi de nouvelles possibilités de vie dans l’interstice des ruines. Maintenant que le futur est un paradis perdu, quel futur inédit allons nous inventer ?
Dans le cadre du projet de coopération FUTURE DIVERCITIES, cofinancé par le programme Europe créative de l’Union européenne
Commissariat : Mathieu Vabre
Commissaire associé : Wu Dar-Kuen
Comité de programmation : Manon Desplechin, Marylou Bonnaire
Scénographie : Emilie Fouilloux
Direction technique : Philippe Machemehl