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Corps en Immersion

Une actualité dans les arts et les sciences à travers les corps pluriels.

appel a communications

Appel à communications et œuvres - VALEURS DE L'EMPREINTE

Publié le 11 Mai 2022 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications, appel à participation, appel à projets

Appel à communications et œuvres - VALEURS DE L'EMPREINTE

Colloque international
Lyon, du 24 au 25 Mars 2023

Laboratoire IHRIM
Laboratoire Passages Arts & Littératures (XX-XXI)
Association Têtes Chercheuses

Appel à communications et œuvres


VALEURS DE L'EMPREINTE

Quand elle désigne l’impression d’une forme sur une surface, l’empreinte n’est qu’un procédé technique parmi d’autres. Mais sitôt qu’elle est perçue comme le témoin privilégié du passage d’un corps sur un autre, ou comme la preuve de la présence passée d’un objet ou d’un être absent, alors l’empreinte acquiert une valeur et devient objet de polémiques.

Ainsi, il y a des empreintes que nous aimons (re)découvrir et contempler :  les géoglyphes, les empreintes positives ou négatives d’une main sur la surface d’un mur de grotte, l’empreinte d’un dinosaure enfermée par la roche, ou encore les empreintes des instantanés photographiques et de la durée cinématographique.

À l’inverse, il existe des empreintes que nous percevons avec angoisse, parfois avec regret, et dont nous questionnons la véracité du message, de l’identité, du renseignement, ou la conséquence de l’information. Par exemple, l’empreinte carbone, plus largement l’empreinte écologique, ou l’empreinte numérique nous invitent à penser l’héritage que nous laissons. Si ces empreintes sont au cœur de tant de revendications et qu’elles feront probablement l’objet des grandes manifestations et révolutions des prochains siècles, c’est peut-être à cause de leur caractère persistant, du fait qu’elles peuvent être monétisées aux dépens des utilisateur.ices, ou parce qu’elles sont la marque d’un rapport socialement désapprouvé de l’humain à la nature.

Par conséquent, depuis la constitution de la préhistoire en discipline scientifique au cours du XIXe siècle, jusqu’aux déploiements les plus récents des capacités des usines et des technologies, les valeurs morales, éthiques, ou déontologiques de l’empreinte n’ont jamais cessé d’évoluer. Quelles sont les répercussions intellectuelles, artistiques et littéraires de ces jugements ? Une telle problématique implique que, dans ce colloque, nous n’observions pas des métamorphoses strictement esthétiques, bien qu’il faille s’appuyer sur une poétique de l’empreinte qui passe par des sublimations ou des détournements (cf. la série sur les hydropithèques de Joan Fontcuberta). Il sera surtout question d’interroger la façon dont les artistes et les écrivains investissent les enjeux politiques posés par l’approche scientifique de l’empreinte.

Force est de constater que ces enjeux s’articulent souvent autour de récits rétrospectifs ou bien prospectifs. Autrement dit, l’empreinte a tendance à susciter deux types de fictions anthropologiques : une première relative à nos origines (d’où vient la trace ?) et une seconde relative à notre avenir (comment la trace sera-t-elle reçue ?). Bien sûr, chaque posture sert principalement à interroger le temps présent. Toutefois, cette distinction rend le sujet ambivalent : prendre l’empreinte comme objet, est-ce un geste d’arrière-garde ou d’avant-garde ? Cela revient-il à s’inscrire dans un héritage ou à le renier ? C’est en gardant à l’esprit cette double postulation qu’il peut être fécond d’interroger des œuvres très diverses ou d’en produire de nouvelles. Une place spécifique reste néanmoins accordée à la préhistoire et aux dispositifs numériques, parce qu’ils schématisent efficacement ce rapport ambivalent de l’empreinte au passé et au futur.

     AXE 1 : Préhistoire : passée et future                  

Contrairement aux autres disciplines historiques, la préhistoire repose sur des empreintes non intentionnelles, puisque même le geste initial qui a présidé à la composition des peintures pariétales ne visait probablement pas à archiver le présent. L’excavation des documents fossiles et la mise au jour de ces empreintes fondent le socle de la reconstitution spéculative en laissant le champ libre à la créativité, au déploiement de l’imaginaire et du fantasme. Le passage de la reconstitution du tout depuis la partie, que la préhistorienne Claudine Cohen évoque en termes de Méthode de Zadig[1], ouvre un espace dans lequel se lovent autant la science que les arts de l’imaginaire. La matière première qui trame ces récits et images n’est donc pas faite d’archives écrites ou de témoignages, mais bien d’empreintes : traces, contours et fossiles qui donnent une image en creux depuis laquelle convoquer le passé lointain. Essentiellement déficitaires, ces données infléchissent toute reconstitution ou interprétation vers la fiction. L’imaginaire qui se déploie alors renseigne autant sur l’époque excavée que celle depuis laquelle on affouille le passé, dans la mesure où l’empreinte préhistorique nourrit l’imaginaire d’une société qui se projette en elle en fantasmant ses origines.

En retour, ce sujet invite à nous demander quelles empreintes laisser intentionnellement à l’archéologue de demain. Dans une ère que certain.es évoquent en termes d’« anthropocène », une société peut elle-même concevoir son avenir, sa disparition et les empreintes qu’elle lèguera au futur. Par exemple, les capsules temporelles conçues au sein de notre contemporanéité, une plaque figurative et codée acheminée dans l’espace via nos sondes spatiales à l’attention d’autres civilisations, la signalétique des sites d’enfouissements nucléaires pensée pour s’adresser à de lointaines civilisations terrestres… ne peuvent-elles pas être comprises comme des fossiles anticipés et intentionnels, produits par une civilisation qui prend conscience de son obsolescence et de sa finitude ?

     AXE 2 : Numérique et éthique de l’empreinte

Le contexte dans lequel nous vivons est marqué par divers usages des technologies numériques et qui contribuent à l’échelle « macro » à une nouvelle forme de technocratie, comme l’ont démontré l’influence des GAFAM[2] et la portée de leurs scandales (Facebook-Cambridge Analytica, par exemple). Il nous semble donc important de réfléchir aux bonnes pratiques et de valoriser les justes connaissances qui concernent le rapport entre nos empreintes numériques et leur valeur. Réfléchir par effet à la question de la trace que nous laissons sur internet en parsemant la toile de nos données malgré l’actuel « pseudonymat[3] » : informations financières, lieux visités, conversations, etc. pouvant porter atteinte à nos vies privées. Quoique diverses avancées réformistes existent en la matière, - par exemple, la RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), ou encore la « loi sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique » datant du 15 Novembre 2021 -, notre travail d’universitaires et d’artistes nous impose de critiquer et d’éveiller aux réelles dynamiques mises en place et de « raisonner » l’empreinte du numérique en général, et sa consommation énergétique en particulier.

En effet, même si l’on peut penser que du courrier au courriel la dématérialisation a réduit l’impact des activités humaines sur l’environnement et notamment sur la ponction des ressources naturelles, il n’empêche que le numérique représente, en 2020, 3% à 4% des émissions de gaz à effets de serre dans le monde (2,5% en France), ce qui toutefois représente une part assez faible en comparaison du secteur des transports (31% de GES) et du secteur de l’agriculture (19%[4] de GES). Néanmoins, cette part est exponentielle, puisqu’elle représentera 6,7% de l’empreinte nationale en 2040 (+60% dans le rapport de l’ARCEP[5]). 

Outre le fait social et éthique du numérique, celui-ci représente aussi un basculement ontologique dans notre rapport à l’image et à la représentation de façon générale. De l’« un » argentique au « multiple » numérique, les grains d’argent s’opposent aux pixels, l’instantané à l’image logicielle[6], et ces différences nous interrogent finalement sur la manière de faire empreinte : les images ne sont plus créées à partir d’un processus mécanique, mais selon des coordonnées informatiques (le code) qui produisent des « corps cybernétiques[7] ». Enfin, si les contenus numériques sont bien entretenus, - pas de surchauffe, pas de perte, pas de corruption de matériel -, ils ne périssent pas, ils s’archivent et perdurent ainsi dans une « éternelle jeunesse[8] ». Ce colloque aura donc une dimension pédagogique puisqu’il a pour objectif de comparer les systèmes d’empreinte, afin de comprendre ce qui les différencie ou ce qui les confond. Ainsi pourrions-nous faire émerger une typologie des empreintes. Par « systèmes d’empreinte », nous faisons référence aux phénomènes technologiques, aux processus de (re)présentation, aux supports et aux messages qui se transmettent par l’activité humaine et le geste artistique.

D’autres axes peuvent être envisagés. Les organisateur.trice.s se donnent comme objectif de valoriser les activités de recherche et de création en mêlant des tables rondes et une exposition artistique.

*

Orientation bibliographique :

BARTHES, Roland, La Chambre claire : note sur la photographie, Paris, Gallimard, 1980.

BAZIN, André. “Ontologie de l’image photographique” dans Qu’est-ce que le cinéma ?, Paris, Cerf, 1976.

BENJAMIN, Walter, L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, Paris, Allia, 2011.

BERGOUNIOUX, Pierre, L’Empreinte, Paris, Fata Morgana, 2021.

BOUTAUD, Aurélien, GONDRAN, Natasha, L’Empreinte écologique, Paris, La Découverte, “Repères”, 2018.

CHIROLLET, Jean Claude, Penser la photographie numérique. La mutation digitale des images. Paris, L’Harmattan, 2015.

COHEN, Claudine, La Méthode de Zadig, Paris, Seuil, 2011.

DIDI-HUBERMAN, Georges, La Ressemblance par contact, Paris, Les Éditions de Minuit, 2008.

FARASSE, Gérard, Empreintes (Baudelaire, Colette, Friedrich, Gombrowicz, Jaccottet, Larbaud, Mallarmé, Michaux, Ponge, Réda, Saint-John Perse, Supervielle, Thomas), Paris, Presses Universitaires du Septentrion, 1998.

FOUCRIER, Chantal (dir.), Les Réécritures littéraires des discours scientifiques, Michel Houdiard éditeur, 2006.

MONDZAIN, Marie José, Homo Spectator, Paris Bayard, 2013.

QUINTANA, Àngel, Virtuel ?, Paris, Cahier du cinéma, 2009.

*

Comité scientifique :

  • Emmanuel BOLDRINI
  • Léa DEDOLA
  • Bastien MOUCHET

Comité d’exposition :

  • Cosmosia (Julien LOMET, Maëlys JUSSEAUX, Piers BISHOP, Nataliya VELYKANOVA, Léa DEDOLA)

Calendrier :

- Les propositions d’articles ou d’œuvres d’une quinzaine de lignes, accompagnées d’une notice bio-bibliographique (et/ou d’un visuel), devront être adressées au comité scientifique (valeurs.empreintes@gmail.com) au plus tard le 16 septembre 2022

- Les auteurs et artistes seront informés de l’acceptation de leurs propositions le 25 novembre 2022
 

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CAC7 - Computer & Media Art at the Age of Metavers & NFT

Publié le 8 Avril 2022 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications, appel à projets

CAC7 - Computer & Media Art at the Age of Metavers & NFT

Le CAC.7 souhaite s’intéresser à la manière dont les arts numériques permettent d’explorer les nouveaux paradigmes créatifs, culturels, économiques et juridiques liés à l’émergence des métavers et des NFT. Nous espérons que ce Congrès sera un cadre opportun pour faire émerger des réflexions, projets de recherche et expérimentions artistiques transdisciplinaires. La 7ème édition du Computer Art Congress se tiendra à Crans Montana, le 1er et le 2 septembre 2021.

La création artistique évolue à travers ses modes de représentation, de diffusion et de monétisation. La prolifération des dispositifs dématérialisés provoque une impossibilité à avoir un seul espace et instant de vie non modelé non contaminé non contrôlé, comme l’explique Giorgio Agamben, « cette scission sépare le vivant de lui-même et du rapport immédiat qu’il entretient avec son milieu » .
Les artistes, depuis la Modernité ont cette volonté de questionner la mise en réseau du monde (Chantiers du Baron Hausmann, invention de la photographie, mise en place des Chemins de fer, de l’aviation, des égouts, de la poste…) en rapprochant l’art de la vie. L’évolution technique impose de plus en plus d’objets mécaniques et électriques entre le corps humain et l’espace environnant. Ce changement de paradigme s’est accentué avec les médias de masse dès les années 60, l’apparition de l’art par ordinateur, puis du net-art des années 90 à l’arrivée d’internet et maintenant l’apparition de la blockchain et des métavers. Les artistes portent un regard singulier sur ces médias et machines imposés (art vidéo, net-art, computer art, virtual art…) en les détournant et en interrogeant les pratiques liées à ces outils et leur portée sociétale.

Lorsque que l’on s’interroge sur les composantes, la nécessité et l’identité d’un lieu tangible ou intangible, certains dispositifs actuels peuvent nous aider à éclaircir le brouillard que notre époque contemporaine nourrit avec la question d’eSPACE , c’est-à-dire autour de la question d’un territoire média en réseau et associé aux réseaux.

L’analyse de l’apparition des métavers et des territoires numériques invite à s’intéresser aux mécanismes d’évolution des villes avec leur temps. Les villes sont marquées lors de leur création ou de leurs extensions et rénovations successives par les techniques, les cultures et les projets sociaux-économiques de leur temps. Dubaï a été déclarée capitale du XXIème siècle , ville Instagram dont la stratégie de développement est pensée par rapport à sa résonnance potentielle sur les réseaux sociaux. Pour autant, la capitale du XXIème siècle pourrait être d’un autre type, hybride ou entièrement dématérialisée et structurée autour d’un espace public en forme de métavers où pourrait être augmenté l'espace public des villes tangibles et leurs zones d’échanges, tant commerciales que sociales et culturelles par le biais d'avatars.

L’appréhension des sites que nous traversons avec les réalités augmentées, virtuelles, les nouvelles possibilités de modélisation et de perception, la communication et la diffusion des œuvres à l’ère de la reproductibilité numérique et la dissolution des formes transforment-elles fondamentalement notre rapport au monde ? Et comment cette aperception numérique nous proposerait-elle indéniablement de nouvelles expériences par le biais de la programmation et de l’immersion numérique ?

Avec les métavers, les superpositions et stratifications historiques du monde physique se combinent avec les superpositions de flux d’images et de données du monde numérique. Les NFT et l’ancrage sur blockchain amplifient cet effet d’inscription historique des contenus et des interactions. L’amplification sensorielle proposée par les métavers et la réification numérique par les NFT donnent à l’artiste des modes d’expression et de monétisation augmentés.

La blockchain et la cryptographie ouvrent de nouveaux possibles aux artistes, notamment aux artistes numériques et urbains, qui ne bénéficient que rarement de supports physiques comme marqueur de rareté pour monétiser leur art. Les jetons non-fongibles (NFT), qui reposent techniquement sur un smartcontract avec un identifiant unique et des métadonnées pointant vers les caractéristiques de l’œuvre, donnent la possibilité aux artistes de déclarer une authenticité, un niveau de rareté pour leur œuvre et d’associer des droits aux jetons qu’ils mettent en vente. La tokennisation permet également de renouveler le rapport aux collectionneurs et plus largement au public en structurant des communautés détentrices de NFT et autres jetons liés à l’univers de l’artiste, notamment en ayant recours à la création d’organisations autonomes décentralisées (DAO). Ces NFT également utilisés dans des jeux-vidéos devraient progressivement apparaître comme les actifs par destination des métavers tant décentralisés (Decentraland, Cryptovoxels…) que centralisés (Meta…) et les NFT artistiques sont déjà exposés dans des musées numériques de métavers.
Ce phénomène se prête à des analyses pluridisciplinaires, faisant appel à la fois aux sciences de l’information et de la communication, à l’art numérique, à l’informatique, aux sciences économiques et juridiques, à la sociologie ou encore à l’ethnographie du numérique.

Pour cet appel à communication nous axerons nos réflexions sur les possibilités actuelles de modélisations et intégrations virtuelles des formes artistiques offrant autant de nouveaux espaces de créations que des modèles économiques inédits.

Parmi les thèmes liés, le Congrès souhaite explorer les points suivants :
- L’art et les métavers : VR, AR, XR
- Œuvres éphémères et doubles numériques
- Capteurs, œuvres dynamiques et art
- Nouvelles interfaces : métavers et web 3.0
- Médiation culturelle et métavers : méthodes et parcours hybrides
- Curation de l’art numérique à l’ère des métavers et des NFT : méthodes, enjeux et perspectives
- La nature des NFT selon une approche pluridisciplinaire
- Le mouvement crypto-art : origines, symbolique, modes d’intervention, approche cultuelle numérique…
- Organisation décentralisée (DAO) et NFT
- Authenticité et œuvre numérique
- NFT, droit de la propriété intellectuelle et des biens immatériels
- Finance décentralisée (DeFi) et NFT
- L’économie des NFT : actifs numériques, économie de la rareté, mesures incitatives
- Les organismes de gestion collective et les NFT
- Acteurs du marché de l’art et NFT, enjeux institutionnels et économiques ; désintermédiations et réintermédiations
- NFT et standards techniques (jpeg…)
- NFT et smartcontract : aspects et enjeux techniques
- Structuration, stockage, sécurisation et évolutivité des métadonnées des NFT

Le Congrès prévoit également un appel à propositions artistiques et expérimentales en lien avec :
- Cryptographie : processus de chiffrement et de déchiffrement de la symbolique de l’œuvre, puzzle bitcoin
- Art génératif et smartcontracts
- Organisations décentralisées (DAO) dans le processus créatif, le rapport au public et aux collectionneurs
- Capteurs, oracles et œuvres dynamiques et évolutives
- Œuvres et dispositifs hybrides : AR/XR/VR
- Expériences interactives et web 3.0
- Nouveaux symboles et icônes numériques


Dates importantes :
15 avril 2022 : Réception des articles complets et des propositions d’œuvres
02 mai 2022 : Réponses aux auteurs et aux artistes
01 juin : Soumission des articles définitifs et des dossiers techniques des œuvres
30 juin : installation des œuvres dématérialisées dans le métaverse
02 & 03 septembre : Conférence
28 août : installation des œuvres physiques dans le lieu d’exposition prévu à Crans-Montana

Les propositions d’articles scientifiques ou techniques pourront respecter deux formats :

Article approfondi : 30 000 signes espaces compris maximum
Article de recherche en cours : 10 000 signes espaces compris maximum
Format de fichier accepté : doc, docx, rtf, odt.

Les propositions devront être entièrement anonymes, sans référence aux auteurs dans le
texte, dans la bibliographie ou dans les propriétés du document.
Les propositions seront évaluées en double aveugle par deux membres du comité scientifique. Les résultats de l’évaluation seront adressés aux Auteurs.Les soumissions seront adressées par mail aux deux adresses suivantes marc.veyrat@univ-smb.fr et matthieu.quiniou@univ-paris8.fr
Dans le corps du message, les expéditeurs doivent rappeler le (les) nom(s) des auteurs, le nom de leur(s) institution(s) de rattachement et le titre de l’article.

Publication
Les actes du colloque seront édités aux Éditions EUROPIA.

Présidents de la conférence :

Khaldoun ZREIK, Université Paris 8, Laboratoire Paragraphe
Marc VEYRAT, Université Savoie Mont-Blanc, Laboratoire Paragraphe Matthieu QUINIOU, Université Paris 8, Laboratoire Paragraphe
Carole BRANDON, Université Savoie Mont-Blanc, Laboratoire LLSETI

Comité Scientifique (in progress / en cours de construction) :

José-Ramón Alcala, Universidad de Castilla-La Mancha, Spain
Pau Alsina, Universitat Oberta de Catalunya, Spain
Clarisse Bardiot, Université de Rennes, France
Maurice Benayoun, School of Creative Media, City University Hong Kong, Hong Kong Ricardo Dal Farra, Concordia University, Canada
Pierre Boulanger, University of Alberta, Canada
Ron Burnett, Emily Carr University of Art and Design, Canada
Chu-Yin Chen, University Paris8, France
Alan Dunning, University of Calgary, Canada
Tania Fraga, Instituto de Matemética e Arte de Sao Paulo, Brazil
Malu Fragoso, Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brazil
Robin Gareus, Germany
Antonella Tuffano, University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France Mariateresa Garrido Villareal, University of Peace, Costa Rica
Shawn Greenlee, Rhode Island School of Design, USA
Olga Kisseleva, University Paris 1 Panthéon-Sorbonne, France
Nick Lambert, Ravensbourne College, London, UK
Victor Lazzarini, Maynooth University, Ireland
Paul Magee, Independent Artist, UK
Roger Malina, University of Texas at Dallas, USA
José-Carlos Mariategui, Alta Tecnología Andina, Peru
Lev Manovich, City University of New York, USA
Nick Montfort, Massachusetts Institute of Technology, USA
Gunalan Nadarajan, School of Art & Design, University of Michigan, USA Guto Nóbrega, Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brazil
Cedric Plessiet, University Paris 8, France
Laurent Pottier, Université Jean Monnet, France
Everardo Reyes, Université Paris 8, France
Winfried Ritsch, University of Music and Dramatic Art Graz, Austria
Juan-Carlos Sainz-Borgo, University of Peace, Costa Rica
Luz María Sánchez Cardona, Universidad Autónoma Metropolitana, Lerma campus, Mexico Christa Sommerer, University of Arts and Industrial Design, Austria
Jack Stenner, University of Florida, USA
Victoria Vesna, University of California, Los Angeles, USA
Marc Veyrat, Université Savoie Mont-Blanc, France
Khaldoun Zreik, Université Paris 8, France
Matthieu Quiniou, Université Paris 8, France
Carole Brandon, Université Savoie Mont-Blanc, France

Organisation :

Laboratoire Paragraphe
Société SONA
World XR Forum

Site web : http://europia.org/cac7/

Contact :
Laboratoire Paragraphe EA349, Université Paris 8 2 rue de la Liberté, 93200 Saint Denis.
matthieu.quiniou@univ-paris8.fr

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Appel à communications - Colloque international sur le (cyber)harcèlement (CICY)

Publié le 17 Février 2022 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications

Appel à communications - Colloque international sur le (cyber)harcèlement (CICY)

Colloque international sur le (cyber)harcèlement (CICY) :
Approches critiques et interdisciplinaires des phénomènes de violence en ligne

5-6-7 décembre 2022, Nancy, Université de Lorraine (Grand Est, France)


Appel à communication
Le harcèlement peut être défini comme des violences exercées de manière répétée à l’encontre d’une personne dans une configuration où il y a ferme intention de nuire et déséquilibre des forces (l’agresseur a l’ascendant physique et/ou psychologique sur sa cible ou la malmène avec un groupe de suiveurs qu’il a fédéré autour de lui) (Olweus, 1999). Les conséquences pour les victimes sont multiples : anxiété, perte de confiance en soi, troubles du sommeil, état dépressogène, phobie sociale, etc. Le harcèlement est un phénomène que l’on retrouve dans de nombreux contextes : scolaire (Smith, Sharp, 2000 ; Catheline, 2015) notons que les Québécois parlent d’« intimidation scolaire » et non de harcèlement (Roberge, Beaudouin, 2016) – ; universitaire (Hamel, 2008) ; professionnel (Hirigoyen, 2017) ; familial – au sein de la fratrie – (Tippet, Wolke, 2014) ; conjugal (Hirigoyen, 2003) ou encore harcèlement de rue (Gayet-Viaud, 2021). Il prend différentes formes : exclusion sociale, violence verbale (insulte, moquerie), psychologique ou morale (dénigrement, humiliation, menace, rumeur), physique (bousculade, coup) ou encore sexuelle (attouchement, baiser forcé, avances sexuelles). Avec le développement du web 2.0 et des smartphones au milieu des années 2000, ces formes se renouvellent : envoi d’insultes ou de menaces par SMS ou messagerie électronique, usurpation d’identité, scènes d’agression filmées et diffusées en ligne, pornodivulgation (publication d’images intimes sans l’accord de la personne qu’elles représentent). Plusieurs études, dont certaines conduites dans une approche intersectionnelle (Stoll, Block, 2015 ; Angoff, Barhart, 2021), convergent sur le fait que ces violences ont un fort ancrage dans les stéréotypes de genre et le sexisme : par exemple, dans le monde adolescent, les filles en sont deux fois plus victimes que les garçons et les jeunes LGBTQIA+ y sont quatre fois plus exposé·es (Couchot-Schiex et al., 2017 ; Felmee, Faris, 2016 ; Hinduja, Patchin, 2020). À cela s’ajoutent le racisme, la grossophobie et la stigmatisation d’élèves en situation de handicap (Sentenac et al., 2016 ; Debarbieux et al., 2018).
Il n’y a pas de consensus autour de la définition du cyberharcèlement. Certain·es auteur·es l’envisagent comme des attaques perpétrées par le biais du numérique quand d’autres le définissent de manière analogue au harcèlement (Vandebosch, Van Cleemput, 2008 ; Smith et al., 2008). Cependant, si le déséquilibre des forces est presque toujours de mise en contexte numérique (les agresseurs peuvent agir sous couvert de l’anonymat ou du pseudonymat, les contenus se diffusent de manière virale impliquant de très nombreux témoins), le caractère répétitif et l’intention de nuire s’appréhendent plus difficilement : la répétition peut venir de la fragmentation des actions (chaque « like » participe à la diffusion des contenus) ou de la pérennité des traces numériques (un contenu compromettant peut ressurgir des mois plus tard) ; l’intention de nuire n’est pas toujours avérée, car on peut liker par habitude, sous le coup de l’émotion ou bien publier des contenus pour faire rire les autres et gagner en popularité (boyd, 2015) sans anticiper la cyberviolence qui peut en découler (Stassin, 2021). Par ailleurs, l’intensité affective des contenus peut favoriser leur circulation en ligne, alors que la médiation numérique peut entraîner la mise à distance des émotions (Quemener, 2018 ; Alloing, Pierre, 2020).
De nombreux travaux ont été consacrés au cyberharcèlement entre élèves, analysant ses liens avec le harcèlement « hors ligne » (Li, 2007 ; Dooley et al. 2009 ; Pyżalski, 2012), proposant une caractérisation des cyberviolences (Willard, 2007 ; Blaya, 2013) ou se focalisant sur les acteurs et les dispositifs mobilisés dans leur prévention (Blaya, 2015 ; Dilmaç, Kocadal, 2019). D’autres travaux ont montré que cette violence se poursuivait à l’université (Faucher et al., 2014), mais aussi dans le monde du travail (Dupré, 2018) où l’on observe différentes formes d’incivilités numériques qui, lorsqu’elles sont répétées, ont des effets délétères (Carayol, Laborde, 2021). D’autres enfin se sont intéressés à la sphère intime et conjugale où le numérique est devenu un outil de contrôle, de domination et d’humiliation, au sein d’un couple ou après un divorce, une séparation (Fernet et al. ; 2019). La pornodivulgation et plus particulièrement le revenge porn se sont d’ailleurs développés afin de permettre à des hommes de se venger de leur partenaire ou expartenaire, à la suite d’une rupture sentimentale ou d’une infidélité mal vécue, et de les humilier en publiant à leur insu des contenus privés, en indiquant leurs nom et coordonnées afin que des messages dégradants leur soient envoyés et que leur réputation soit détruite (Hall, Hearn, 2019).
Des messages humiliants ou compromettants peuvent être envoyés par salve à une seule et même personne, par des dizaines ou centaines de personnes, provoquant un harcèlement que la loi française du 3 août 2018 qualifie de « harcèlement de meute » ou de « raid numérique », stipulant que toute personne participant à ce phénomène, ne serait-ce que par un seul like ou commentaire, peut désormais être condamnée. Ces raids, qui ciblent généralement des femmes (célèbres ou non), des personnes LGBTQIA+ ou d’autres minorités, des défenseur·es des droits humains (Corroy, Jehel, 2019) ou des militant·es féministes et/ou antiracistes (Bibié, Goudet, 2018), peuvent être rapprochés des discours de haine en ligne (Monnier, Seoane, 2019). Ces derniers se fondent en effet sur un sentiment présumé de haine à l’égard d’un groupe ou d’une minorité (Pyżalski, 2022) ou provoquent la haine en incitant à la violence ou en consolidant des stigmates.


Les communications pourront, au choix, s’inscrire dans un ou plusieurs des axes identifiés cidessous, ou bien proposer un angle original en rapport avec le thème du colloque.


Axe 1. Approche théorique et définitoire du (cyber)harcèlement
Ce premier axe rassemblera des travaux s’inscrivant dans une approche théorique et définitoire de la cyberviolence et du cyberharcèlement, qu’il s’agisse du cyberharcèlement à l’école, au travail, dans la sphère conjugale ou encore des phénomènes de meute. Sont attendues des communications proposant des éléments de définition, de caractérisation et de typologisation de ces phénomènes ou bien mettant en exergue les points de rupture et les continuités entre violence/harcèlement/intimidation « hors ligne » et « en ligne », ou encore discutant le choix de la terminologie (p. ex. cyberharcèlement en France versus cyberintimidation au Québec ; cyberbullying versus cybermobbing dans les pays anglo-saxons). Enfin, des communications proposant une conceptualisation de phénomènes proches tels que les incivilités numériques et les discours de haine en ligne sont également les bienvenues.


Axe 2. Le rôle des émotions et des affects
Cet axe étudiera les dimensions émotionnelles et affectives des phénomènes de violence, de harcèlement et de haine en ligne. Les travaux proposés pourront porter sur le rôle des émotions (manque d’empathie, alexithymie, peur, honte, colère…) dans les situations de (cyber)harcèlement, du côté des individus ou des groupes impliqués dans les violences, mais aussi des acteurs qui interviennent sur elles ou les observent. Comment les émotions sont-elles prises en compte, gérées, voire mobilisées, par l’entourage, les acteurs de la prévention et de l’accompagnement ? On pourra aussi se questionner sur la position des chercheur·es qui doivent composer avec les émotions que peuvent provoquer le travail sur des terrains caractérisés par des situations difficiles de violences et d’abus. Dans une perspective communicationnelle, il s’agira également de s’intéresser à la place des affects dans les discours de haine en ligne et dans ceux qui portent sur le (cyber)harcèlement. Au niveau des environnements numériques, on pourra s’interroger sur les spécificités socio-techniques des plateformes et la façon dont l’intensité affective des contenus liés à la violence peut favoriser leur circulation et l’intensité des réactions qu’ils génèrent, ou inversement à la manière dont la médiation technique peut contribuer à une mise à distance des émotions. S’inscrivent également dans cet axe les études sur la mobilisation des émotions dans la couverture des cas de harcèlement, haine ou violence dans les discours médiatiques d’un point de vue plus large.


Axe 3. Approches intersectionnelles du (cyber)harcèlement et de la haine en ligne
Sont attendues ici des propositions qui abordent le (cyber)harcèlement et/ou la haine en ligne au prisme d’une approche intersectionnelle, attentive à la déconstruction de rapports de pouvoir imbriqués (tels que les rapports de genre, de classe, de race, le validisme, etc.). L’approche intersectionnelle ou consubstantielle des rapports de pouvoir ayant fait l’objet de riches discussions dans le monde académique et militant, les auteur·es seront invité·es à expliciter leur cadre théorique et la façon dont leur travail entend penser cette articulation. Il s’agira d’une part d’investiguer les cas de (cyber)harcèlement qui s’inscrivent dans la logique même de rapports de pouvoir traditionnels, puisant dans ces derniers des sources de légitimation qui favorisent leur reconduction et leur invisibilisation. La stigmatisation des écarts vis-à-vis des normes sociales et la dimension sociologique du harcèlement seront ici centrales. Les propositions pourront notamment interroger le rôle joué par l’appartenance des victimes et des agresseur·es à des groupes minorisés ou favorisés dans la dynamique du harcèlement. De façon réflexive, cet axe pourra également accueillir les communications investiguant les phénomènes de (cyber)harcèlement et la haine en ligne visant directement les groupes ou les personnes qui revendiquent une approche militante intersectionnelle (ou apparentée). Enfin, dans une visée émancipatrice, il sera intéressant de montrer dans quelle mesure l’approche intersectionnelle des rapports de pouvoir favorise l’émergence de groupes de soutien et de logiques d’entraide permettant de trouver refuge contre le (cyber)harcèlement, lorsque l’on est soi-même concerné·e par une identité située au croisement de différents groupes minorisés.


Axe 4. Prévention et lutte contre le harcèlement et la haine en ligne
Cet axe interrogera les acteurs et les dispositifs engagés dans la prévention du (cyber)harcèlement et de la haine en ligne. Il peut s’agir de travaux montrant comment l’école s’est emparée du sujet ou analysant la pertinence des enseignements transversaux, disciplinaires, curriculaires (éducation aux médias et à l’information, éducation à la sexualité, éducation à la santé…) pour lutter contre les discriminations et les stéréotypes, ou pour développer les compétences émotionnelles et plus largement psychosociales des élèves. Les approches contrastives à l’échelle européenne ou internationale sont les bienvenues. En outre, cet axe propose également de réfléchir aux acteurs et actrices engagé·es dans la prévention du (cyber)harcèlement, du (cyber)sexisme ou de la pornodivulgation, qu’il s’agisse d’associations qui en font un axe de leur mission ou de collectifs à l’instar de #stopfisha ou encore du hashtag activisme (#metoo, #nonauharcèlement) qui se développe pour dénoncer certaines pratiques et qui peut favoriser le développement d’une forme d’empowerment. Enfin, des travaux étudiant les réponses juridiques au phénomène de (cyber)harcèlement ou de haine en ligne ainsi que la responsabilité des plateformes sont également attendus.


Modalités des contributions
Les propositions sont à envoyer pour le 15 avril 2022 à l’adresse suivante :
colloquecyberharcelement@protonmail.com


Afin de garantir le processus d’évaluation en double aveugle, merci de nous faire parvenir :

  • un document anonyme avec votre proposition de communication d’une longueur maximale de 6000 signes (2 pages), précisant le titre, le ou les axes choisi(s), un résumé présentant la question de recherche, une brève revue de la littérature et/ou des perspectives théoriques, des éléments de méthodologie et quelques indications bibliographiques ;
  • un deuxième document précisant le titre de votre communication, votre nom, votre prénom et votre rattachement institutionnel.

Les notifications d’acceptation seront adressées entre le 30 juin et le 15 juillet 2022.
La publication d’un ouvrage collectif est prévue dans un second temps, à la suite du colloque.
Les frais d’inscription sont de 50 euros pour les titulaires.
Le colloque est gratuit pour les étudiant∙es, doctorant·es et non-titulaires.


Contact :
Delias Lucie : lucie.delias@gmail.com
Lallet Mélanie : melanie.lallet@yahoo.fr
Stassin Bérengère : berengere.stassin@univ-lorraine.fr


Comité d’organisation
Belhadi Morgane, Irméccen, Université Sorbonne Nouvelle
Delias Lucie, LERASS-Céric, Université Paul Valéry-Montpellier 3
Lallet Mélanie, CHUS-Arènes, Université Catholique de l’Ouest
Lechenaut Émilie, Crem, Université de Lorraine
Philippe Sandrine, Crem, Université de Lorraine
Promonet Aurore, Crem, Université de Lorraine
Pyżalski Jacek, Adam Mickiewicz University, Poznań (Pologne)
Schneider Anne-Cécile, IUT Nancy-Charlemagne, Université de Lorraine
Stassin Bérengère, Crem, Université de Lorraine
Walter Natalia, Adam Mickiewicz University, Poznań (Pologne)
Comité scientifique
Alloing Camille, LabFluens, UQAM (Canada)
Balleys Claire, Medi@lab, Université de Genève (Suisse)
Blocquaux Stéphane, LIRFE-LAMPA, Université Catholique de l’Ouest (France)
Carayol Valérie, MICA, Université Bordeaux Montaigne (France)
Carlino Vincent, CHUS-Crem, Université Catholique de l’Ouest (France)
Caesens Gaëtane, PSP-IPSY, Université Catholique de Louvain (Belgique)
Cordier Anne, Crem, Université de Lorraine (France)
Corroy Laurence, Crem, Université de Lorraine (France)
Cousin Clément, CREDO-IODE, Université Catholique de l’Ouest (France)
Dalibert Marion, GERiiCO, Université de Lille (France)
Déage Margot, CERTOP, Université Toulouse II Jean Jaurès (France)
Frachiolla Béatrice, Crem, Université de Lorraine (France)
Galand Benoît, GRES, Université Catholique de Louvain (Belgique)
Gevrey Vincent, LIRFE-LACES, Université Catholique de l’Ouest (France)
Hamiche Sandra, Irméccen, Université Sorbonne Nouvelle (France)
Labelle Sarah, LERASS-Céric, Université Paul Valéry-Montpellier 3 (France)
Laborde Aurélie, MICA, Université Bordeaux Montaigne (France)
Lapeyroux Natacha, FNRS, Université Libre de Bruxelles (Belgique)
Larochelle Laurence, Irméccen, Université Sorbonne Nouvelle (France)
Ledegen Gudrun, PREFICS, Université Rennes 2 (France)
Mésangeau Julien, Irméccen, Université Sorbonne Nouvelle (France)
Mathys Cécile, CRI’J, Université de Liège (Belgique)
Millette Mélanie, LabCMO, UQAM (Canada)
Olivesi Aurélie, Elico, Université de Lyon 1 (France)
Poleszak Wieslaw, University of Economics and Innovation in Lublin (Pologne)
Pugnière-Saavedra Frédéric, PREFICS, Université de Bretagne Sud (France)
Pyżalski Jacek, Université de Poznań (Pologne)
Theviot Anaïs, CHUS-Arènes, Université Catholique de l’Ouest (France)
Walter Natalia, Adam Mickiewicz University, Poznań (Pologne)

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Appel aux textes et aux visuels | INTER 140: VISAGES

Publié le 12 Février 2022 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications, appel à participation, appel a communications

De Wenjue, Douceur exquise

De Wenjue, Douceur exquise

Envoyez vos propositions à redaction@inter-lelieu.org
INTER 140
VISAGES


Est-ce que la signification classique du visage, celle de la vérité de la personne, vue dans les portraits ou autoportraits de Rembrandt ou de Picasso, ou encore dans certaines photographies de Nadar au XXe siècle, telle une mise à nu de l’être, une révélation de l’« humanité commune » (Lévinas), demeure à l’époque de la reconnaissance faciale numérique par les autorités policières et de l’obligation du port du masque par les autorités sanitaires ? Le code QR, qui servait à l’origine à suivre les pièces d’auto Toyota, serait-il le nouveau visage ? Sommes-nous des pièces dans le système de l’industrie capitaliste ? Les systèmes de surveillance, avec la lecture des visages par des algorithmes, font-ils des visages une faille de l’existence, une vulnérabilité dans une crise de l’identité ? Pouvons-nous prévoir un régime de l’authenticité sans visage ?
 

Certains déplorent la reconnaissance associée au faciès. Profilage et racisme. Masque et visage. Nous pouvons évoquer la liberté d’action et de déplacement que donne le masque (portraits vénitiens de Longhi), le carnavalesque, les avatars, les jeux de rôle pour nous envisager autrement. Nous avons pensé intégrer un dossier visuel avec des masques à découper, proposés par des artistes, des photos ou des portraits de masques sanitaires, des maquillages, des zombies… Est-ce un mythe de situer l’identité (photo d’identité) dans le visage plutôt que dans l’ADN ? Et comment fonctionnent les millions de visages sur Internet dans les données des réseaux sociaux ? Identités fractales ?

Format des textes : 3500 mots au maximum
Format des images : 300 dpi, format JPEG ou, minimum 46 x 30 cm
Consultez la section « Proposer un article » sur notre site Web afin de connaître tous les détails concernant l’envoi de vos soumissions
redaction@inter-lelieu.org
Coresponsables du dossier : Michaël La Chance et Jacques Donguy
Date limite : 15 mars 2022
Date de parution : printemps 2022

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Appel à contributions - Les Esthétiques du Désordre

Publié le 7 Mai 2021 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications, appel a communications

Appel à contributions - Les Esthétiques du Désordre

L’utopie est ordinairement définie comme un genre fictionnel et politique apparu à la suite de l’œuvre éponyme de Thomas More en 1516, Utopia. Ce modèle classique de l’utopie, celui de la fiction méditative, semble, aujourd’hui encore, nourrir les imaginaires – bien que d’autres modèles eussent pu, dans l’histoire, le remplacer.

Quelques constats donnent forme aux interrogations qui nous poussent à proposer une réflexion collective sur la redéfinition de l’utopie. De l’utopie, d’un point de vue créatif ancré dans les réalités sociales et politiques des années 2010-2020, nous connaissons des tentatives de résistance, des débordements, des enthousiasmes contestataires, parfois discordants, en tout cas foisonnants – qui, bien qu’ils n’aient pas grand chose à voir avec la calme harmonie des utopies traditionnelles, se présentent bien comme des élans utopiques. Un autre écart nous frappe : si l’utopie imagine des possibles qui sont collectifs, elle est souvent retenue dans l’histoire comme l’œuvre d’un esprit singulier, qui a pris charge de la mettre en mots ou en images. Ce phénomène peut être interrogé : un certain nombre des impulsions utopiques que l’on repère dans l’histoire – celles des peuples révolutionnaires, celles des femmes en mouvement, ou celles des anonymes qui décident de hacker le système, sont des formes d’utopies fondamentalement collectives et souvent anonymes. C’est aussi ce qui rend leur inscription dans l’histoire des arts parfois malaisée : on ne dispose pas toujours de noms à recenser, ni même parfois des œuvres elles-mêmes. Cet écart ne peut être indifférent quant à la manière dont on définit l’utopie : l’œuvre d’un mouvement est foncièrement plus éclatée que l’œuvre d’un·e artiste isolé·e – est-ce qu’il faut pourtant renoncer à penser ensemble utopie et collectif ?

Nous voulons donc interroger ensemble les notions de désordre, d’anarchie, de révolution, d’éclatement, d’instabilité – et d’utopie. Dans le souci de tracer la généalogie d’une autre pensée de l’utopie, nous mettrons au jour des dynamiques de projections alternatives : les pensées révolutionnaires qui, après la rupture et l’éclatement, ne visent pas le retour à l’ordre ; les lieux depuis lesquels on pense l’épanouissement du pluriel, de l’instable, du complexe ; les présents et les futurs – même alvéolaires – qui laissent la place à une esthétique du désordre. Il s’agit alors de s’intéresser à l’utopie de manière à renouveler les approches théoriques faites dans les domaines de la création – en arts plastiques, littérature, cinéma, performance, etc – sur la période contemporaine, allant de la Révolution française jusqu’à aujourd’hui. 

 

1. Aux racines de l’instabilité
Nous prendrons notre point de départ dans l’histoire du XIXe siècle qui a remis en cause la dimension simplement méditative des utopies traditionnelles (Jameson) et a donné lieu à des tentatives concrètes d’organisations sociales idéales, depuis demeurées centrales dans l’imaginaire utopique collectif. Néanmoins, durant le long XIXe siècle, l’utopie côtoie sans cesse la révolution au sein de relations complexes.

À l’aube du XIXe siècle, la Révolution française est un premier exemple éclairant dans l’histoire de la subversion de l’utopie classique. Si la révolution consomme une rupture totale, la décennie suivante peine à rétablir l’ordre et, ainsi, concrétiser le projet traditionnel de l’utopie. Par opposition, l’incertitude et l’énergie des moments révolutionnaires du XIXe siècle français laissent place à une dynamique stabilisatrice immédiate. Que ce soit en 1830 ou en 1848, il est essentiel de creuser un fossé, un écart visible, entre le moment de trouble révolutionnaire et le monde d’après défini par la concorde populaire et l’ordre social. La Terreur de 1793 sert de repoussoir, s’érige en modèle d’échec pour l’utopie révolutionnaire. Dans une volonté de mettre à distance la violence de la dystopie, aucune place ne semble être laissée à l’ambiguïté, à l’inconstance et au désordre. Pourtant la dynamique révolutionnaire irrigue sans discontinuité le XIXe siècle européen. Qu’en est-il des revendications non-advenues et des luttes inachevées, des utopies sociales tel le saint-simonisme, des projets de la Commune ? Existe-t-il, à la suite de la Révolution française, en France comme à l’international, une réhabilitation de l’esthétique « terroriste » en tant que modalité d’existence de l’utopie.

A la marge des luttes politiques et armées, au XIXe siècle, les utopies se déploient sur les terrains du social et de l’intime. Par exemple, la fin du siècle accueille de vastes débats sur les utopies du couple : du bovarysme de Flaubert aux peintures désillusionnées des nabis, on critique l’institution maritale et on appelle à la pluralité des unions, à un éclatement des possibles. C’est aussi la latitude des expressions de genre qui est questionnée au sein des cultures visuelles et littéraires (développement des discours médicaux, fantasme d’un troisième sexe, etc.), et qui ouvre la voie à une utopie des identités plurielles et désordonnées.

 

2. Les esthétiques anarchistes
La pensée marxiste prend ses racines dans l’histoire révolutionnaire du XIXe siècle – quoique elle se concentre sur les nouvelles configurations sociales et politiques amenées par la révolution industrielle. La révolution socialiste selon Marx ne peut se dispenser de construire une utopie : elle est la condition de possibilité même de la révolution – l’utopie irrigue et structure fondamentalement l’imaginaire socialiste. 

Depuis la théorie marxiste et les critiques de les idéologies utopiques totalitaristes du XXe siècle, une scission s’est opérée dans la conception de l’utopie : on en place certaines du côté de la pure fiction, on en pense d’autres comme des programmes à faire advenir dans le réel. Depuis l’agit-prop, le Larzac, le Tarnac et la construction de ZAD, l’utopie est aussi le lieu d’une élaboration pratique, contenue dans des espaces marginaux et réduits, « alvéolaires » (Fourier) ; la fiction s’entrecroise alors avec l’action politique.

La notion d’utopie est peut-être, au XXIe siècle, arrivée au stade décrit par Mannheim, celui d’une utopie anarchiste portée par l’urgence d’un changement. Depuis les mouvements contre-culturels jusqu’aux instances révolutionnaires, tel le Comité invisible, qui envisagent l’action anonyme comme modalité d’inscription dans la société, nombreux sont les mouvements sociaux qui envisagent la lutte, non plus comme un moyen, mais comme une modalité d’existence. Plus largement encore, les esthétiques de la fête – qu’elles tiennent du carnaval, de la free party ou d’autres contre-cultures pensées autour de la musique – sont des projets de désordre sans cesse rejoués, des besoins de créer du commun dans l’impermanence et l’urgence, toujours en tension avec la menace d’un retour à l’ordre. De l’autre côté du spectre politique, ces stratégies sont également employées ou récupérées par les mouvements de droite et d’ultra-droite. L’utopie serait alors le lieu d’une mise en lumière de la marge comme telle ; il s’agit de penser l’utopie comme un crible critique et politique. Comment penser une utopie qui serait constante destruction, anarchique, des normes ? Comment la penser par rapport à l’utopie classique ?

 

3. Révolutions permanentes et pensées en mouvement
Il faut alors porter un nouveau regard sur les démarches de création ou de recherche qui se positionnent comme marginales. L’utopie permet de forger des imaginaires, de nouvelles configurations théoriques et donc de transformer l’histoire. C’est ce que nomme le préfixe des imaginaires “dé”-coloniaux, en refusant que le regard de la recherche s’articule en fonction d’aller-retours d’un centre à des périphéries imposés par l’histoire. Il s’agit d’exploser le regard et la théorie qu’on tisse sur les œuvres. De la même manière dans la pensée queer, il s’agit de se détacher des symboliques hétéronormatives pour penser le genre comme un élément malléable et en mouvement. Le genre permet alors de penser, non plus des marges, mais des existences aux seuils de devenirs pluriels. Quelles représentations de l’utopie ces reconfigurations supposent-elles ?

Angelika Bammer distingue “utopie” et récit à “impulsion utopique” pour désigner l’écart entre le genre tel qu’il a été défini dans la tradition théorique, et le genre tel qu’il se dessine quand on considère des corpus d’œuvres non hégémoniques. Les utopies féministes, par exemple, loin de rêver à des cadres de vie harmonieux, proposent des utopies en mouvement, racontent des guerres, voire des apocalypses. La “révolution permanente” devient ainsi utopie des écrivaines féministes : c’est un “genre du genre” qui se dévoile si l’on interroge la notion littéraire d’utopie à l’aune de corpus de textes féminins (Planté).

Dès lors qu’on dé-centre le regard des pensées hégémoniques, il s’agit de détruire les cadres de la théorie – puisque ils se révèlent insatisfaisants – pour les réinventer, et de faire de cette destruction le mouvement et l’espace même de la recherche utopique. Est-il possible de retracer une généalogie des désordres, des élans pluriels, des inconstances souhaitées ? Ces utopies se déploient-elles grâce à un appareil méthodologique particulier ? Quelles sont ces utopies qui défont ? Se font-elles écho, construisent-elles un continuum historique de l’impermanence ?

 

Ainsi, les axes de réflexion possibles, mais non-exhaustifs, sont les suivants :

  • Les imaginaires révolutionnaires hérités du XIXe siècle
  • Les violences et l’esthétique de la Terreur dans l’utopie
  • Utopies anarchistes et utopies concrètes, sortir l’utopie des grands systèmes
  • Les urgences utopiques et leurs représentations
  • L’art et l’éphémère au service de l’utopie du désordre
  • L’utopie et la représentation des marges
  • Redéfinir le genre de l’utopie : un “genre du genre” ?
  • L’explosion et la démultiplication des regards dans l’utopie
     

Consignes aux contributeurs et contributrices
Ayant vocation à favoriser un dialogue transdisciplinaire et international, cet appel est ouvert à tou·te·s les chercheur·se·s quelle que soit leur discipline. Les personnes intéressées doivent envoyer leur bio-bibliographie et leur proposition de communication (environ 3000 signes) à itineraires2022@gmail.com avant le 4 juillet 2021.

Les propositions seront évaluées en double aveugle par un comité scientifique.

L’ouvrage collectif sera publié aux éditions du Cavalier bleu.

Calendrier prévisionnel:

4 juillet 2021 : date limite d’envoi des propositions par les auteurs
septembre 2021 : sélection des propositions et retour vers les auteurs
automne 2021 : envoi des textes par les auteurs – évaluation
printemps 2021 : envoi des textes révisés par les auteurs
automne 2022 : parution prévisionnelle

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Appel à communication - L'impact de l'intelligence artificielle (IA) sur le design contemporain

Publié le 24 Février 2021 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications, appel a communications

Appel à communication - L'impact de l'intelligence artificielle (IA) sur le design contemporain

Appels à communication

Conférence internationale en ligne - L'impact de l'intelligence artificielle (IA) sur le design contemporain
Cette conférence se tiendra le 25 mai 2021 en ligne.

Vous pouvez faire vos propositions de communications jusqu'au 25 mars 2021, en complétant le formulaire au lien ci-dessous.

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L’avenir – critique, résistance, utopie –

Publié le 13 Mai 2020 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications

L’avenir  – critique, résistance, utopie –

L’avenir
– critique, résistance, utopie –

Colloque interdisciplinaire d’anthropologie prospective
organisé par l’UDESCA

24-25 mars 2021 – Paris ICP

 

Appel à communication

Régulièrement l’avenir a été un objet d’espérance, a marqué un horizon d’attente, a fasciné les hommes et les femmes. « De quelles nouvelles inventions, créations, explorations l’aventure humaine sera-t-elle capable ? », « Quelles merveilles et quels prodiges nous réserve l’avenir ? » pouvaient être certaines des interrogations de ces derniers siècles.

Effectivement, l’avenir nous a impressionné ! La Terre n’était plus le centre de l’univers ; nous avons créé la machine à vapeur à l’origine de la révolution industrielle qui changea la face du monde ; la théorie quantique a bouleversé notre façon de penser ; les antibiotiques nous ont permis de traverser des morts qui autrefois auraient été certaines ; nous avons marché sur la lune ; en quelques années nous sommes devenus joignables où que nous soyons sur le globe chacun disposant, grâce à Internet, de la quasi-totalité des savoirs mondiaux dans sa poche.

Mais l’avenir a aussi charrié avec lui son lot de surprises et de stupeurs. Au début du xxe siècle, alors que la révolution industrielle battait son plein, encouragée en ce sens par Descartes nous exhortant à devenir « maîtres et possesseurs de la nature », éclate une première guerre, qui, mondialisation économique aidant, devint mondiale. Puis ce fut le tour d’une deuxième qui conduisit, accompagnée par la puissance de nos artefacts produits de mains humaines, non pas 18 mais 60 millions de morts, avec les camps d’extermination et Hiroshima. En dépit de ses « accidents » de parcours, la modernité restait caractérisée par la convergence entre le progrès technique et le progrès social.

Aujourd’hui, qu’en est-il de l’avenir ? Nous pouvons identifier trois hypothèses:

  1. Depuis notre entrée en postmodernité, il y a de cela quelques décennies, avec la fin des trente glorieuses et l’identification de la chute des grands récits, les temporalités sont fondamentalement bousculées. Progrès technique et progrès social sont désormais dissociés. La temporalité linéaire du progrès caractérisée par le fait que demain sera meilleur qu’aujourd’hui qui est meilleur qu’hier est rompue. Plus encore, l’entrée dans l’anthropocène, cette nouvelle période géologique marquée par une modification durable des conditions d’habitabilité de la Terre, signifie que la pérennité de l’aventure humaine est désormais compromise. L’avenir est en train de disparaître – qu’il soit porteur de merveilles comme de sidérations. Ces derniers mois, le succès planétaire des propos de la lycéenne suédoise Greta Thunberg auprès des jeunes l’atteste : « Pourquoi devrions-nous étudier pour un futur qui n’existera bientôt plus ? ». L’avenir a disparu. C’est là la première hypothèse.
  2. Une voix dissonante, principalement émise depuis la Californie, retentit de temps à autre : l’avenir existe. L’avenir sera great ou bigger than ever nous disent en chœur Mark Zuckerberg, co-fondateur et PDG de Facebook, Larry Page et Sergey Brin, fondateurs de Google, Jeff Bezos, fondateur et PDG Amazon, ou encore Elon Musk, fondateur d’un ensemble d’entreprises comme SpaceX, Tesla ou Neuralink. Nos esprits sont en cours d’écranisation. Aucune limite ne peut être infranchissable pour le génie humain, qu’elle soit planétaire, corporelle ou cognitive – certes sur fond de guerre économique de plus en plus violente… Nous allons bientôt pouvoir fusionner avec la machine et démultiplier ainsi notre puissance. Une hubris techno-économique prend en charge la question de l’avenir. C’est là la deuxième hypothèse.
  3. Nous avons besoin de l’avenir – tout comme le devenir et l’advenir sont nécessaires à notre coexistence terrestre. Mais n’avons-nous pas besoin d’un autre avenir que cet accomplissement de l’individu prométhéen de la modernité réservé aux quelques privilégiés disposant, dans le « mythique garage » des commencements de leur succès planétaire, d’une navette spatiale permettant de regagner Mars ? Comment pouvons-nous accoucher ensemble de l’avenir dans les temps de l’anthropocène et des perspectives transhumanistes ? N’avons-nous pas, fondamentalement, besoin de muter ? Comment permettre à un « entre nous » convivialiste et post-prométhéen de faire face à cette hubris destructrice (l’adjectif post-prométhéen étant ici entendu comme le renoncement à la transgression de toute limite et à cette recherche démiurgique de puissance) ? Et si l’avenir pouvait être le fruit de la critique, de la résistance et de l’utopie ? Il s’agit là de la troisième hypothèse, celle qui nous mobilise et qui sera mise au travail au cours de ce colloque. Une espérance intellectuellement honnête quant à l’avenir nous semble possible. Cette espérance peut prendre la forme d’une promesse.

 

Notre hypothèse est que pour donner ses chances à l’avenir et permettre l’avènement d’une mutation anthropologique, la réactivation et l’articulation de trois fonctions essentielles sont nécessaires : la critique, l’utopie et la résistance. La fonction critique, tout d’abord, renvoie à la nécessité de comprendre et de rectifier certaines des erreurs de la modernité. La fonction utopiste, ensuite, où il importe de nous donner les moyens de continuer d’espérer, et de croire en un avenir possible. Mais les fonctions de critique et d’utopie courent le risque d’être stériles si elles ne sont pas articulées avec une fonction de résistance caractérisée par son ancrage dans le réel et la poursuite de combats ici et maintenant. Il importe de tenir dans l’opposition (résistance) à partir de ce qui est identifié comme problématique (critique) pour que l’avenir espéré puisse advenir (utopie). N'avons-nous pas vu, grâce à cette articulation de résistance, de critique et d’utopie, l’avènement du projet européen ou celui du projet onusien – qui, certes, ont encore besoin de progresser ?

Nous souhaitons approfondir en quoi et comment critique, utopie et résistance ne sauraient faire l’économie d’un fondement dans une connaissance « vraie » de l’humain. Toujours en recherche, celle-ci se doit de mobiliser le plus large spectre des savoirs, selon l’universalité non seulement des sciences de la nature et des sciences humaines, mais aussi des sciences philosophiques et théologiques. Il nous semble à cet égard de première urgence de ne pas sacrifier à une représentation ambiante à la culture, que E. Husserl caractérisait comme le « naturalisme ». En elle tout savoir valide de l’humain se voit assigné à la seule interprétation qu’en donne les sciences dures. Il y va d’un processus aveugle, qui détermine le savoir dans le sens de l’efficience technique, au service de stratégies technocratiques et in fine au profit des puissances de l'argent. Sous couvert de la plus haute rationalité, ne voyons-nous pas se diffuser un puissant irrationnel, qui ne fait qu’alimenter le projet cartésien d’une maîtrise totale sur la nature, illusion si tenace que le péril toujours plus crédible d’une crise écologique majeure ne semble pas pouvoir la déjouer. En cultivant le sens socratique des formes et limites des savoirs, il s’agit de rendre sa consistance d’être tant à la vie naturelle qu’au vivre humain dans son énigmaticité radicale.

 

Appel à contribution

Nous accueillerons des contributions selon une approche pluridisciplinaire : sociologie, anthropologie, éducation, éthique, psychologie, théologie, environnement, philosophie… Celles-ci devront mettre au travail des questions anthropologiques dans une perspective prospective.

Il n’y a pas besoin d’être anthropologue de formation pour penser le devenir humain dans la période contemporaine ! Voici quelques thématiques pouvant être mises au travail au cours de ces deux journées (cette liste n’est pas exhaustive) : humain et animal ; frontières du vivant et frontières de l’humain ; numérique, intelligence artificielle et aventure humaine ; technique et devenir humain ; l’avenir en anthropocène ; les différents types d’épuisements (burn out, rareté matérielle, déchets…) ; accélération et résonance ; tout type de prospectives… Mais aussi tout type de question vive dans les domaines de la santé, de l’éducation, du droit, de la politique, de l’environnement, de l’éthique…

 

Échéancier 

  • Envoi d’un texte de 2 000 signes d’ici le 20 juin 2020 à Brigitte Cholvy (b.cholvy@icp.fr) et Nathanaël Wallenhorst (nathanael.wallenhorst@uco.fr).
  • Envoi d’un texte de 30 000 signes d’ici le 30 novembre 2020 à Brigitte Cholvy (b.cholvy@icp.fr) et Nathanaël Wallenhorst (nathanael.wallenhorst@uco.fr).

 

Perspectives de publication

Un ouvrage sera publié suite à ce colloque. Les contacts d’éditeurs sont en cours.

 

Comité scientifique UDESCA

Valérie Aubourg, Université Catholique de Lyon (valerie.aubourg@gmail.com)

Brigitte Cholvy, Institut Catholique de Paris (b.cholvy@icp.fr)

David Doat, Université Catholique de Lille (david.doat@univ-catholille.fr)  

Catherine Fino, Institut Catholique de Paris (c.fino@icp.fr)

Pascal Marin, Université Catholique de Lyon (pscl.marin@gmail.com) 

Joel Molinario, Institut Catholique de Paris (j.molinario@icp.fr)

Jean-Marc Moschetta, Institut Catholique de Toulouse (jm.moschetta@gmail.com)

Tanguy-Marie Pouliquen, Institut Catholique de Toulouse (tanguy.marie1@gmail.com)

Alberto Romele, Université Catholique de Lille (romelealberto@gmail.com)

Nathanaël Wallenhorst, Université Catholique de l’Ouest (nathanael.wallenhorst@uco.fr)

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Appel à communication Scénographie & Technologie 2020 (en mode confinement)

Publié le 6 Avril 2020 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications

Appel à communication Scénographie & Technologie 2020 (en mode confinement)

Appel Scénographie & Technologie 2020
« l'art de la mémoire et/ou l'intelligence artificielle »

Il y a 40 ans le scénographe visionnaire Jacques Polieri tissait l'hexagone de ses Jeux de communication par visioconférences, passant du Livre de Mallarmé à l'écran terrestre, juste avant ses « interfaces homme machine » en temps réel entre New-York, Tokyo et la France.


J'initie les 3èmes journées Scénographie & Technologie après la Bibliothèque nationale de France en 2002 pendant la rétrospective Polieri, et du théâtre d'anatomie chez les Grands Voisins en 2017. Elle aura lieu les 1, 2 et 3 mai 2020 à l'heure d’une pandémie planétaire.


Il y a 80 ans cette année, Walter Benjamin écrit en français à Hannah Arendt avant sa disparition : « par gros temps, s'emmitoufler de lectures avant de repartir au combat ». Ce sera un point de départ pour une mise à plat et même à zéro de nos paradigmes actuels.


J'invite depuis Paris pendant 3 jours, 33 intervenant-e-s francophones à prendre la parole pendant 30 minutes vers 64 participant-e-s via la visioconférence depuis chez eux. Ces rencontres seront gratuites sur dons pour les frais de cette 3ème édition 2020.


Toutes les interventions seront retenues, ainsi que les participations dans la limite que nous impose seule la technique de 100 personnes, et en fonction du flux de l'Internet. Merci de m'envoyer 3 lignes de résumé, 2 lignes de biographie, 1 ligne d'un titre avec votre contact et nom, à l'adresse suivante: ancelfranck@gmail.com

 

Franck Ancel
scénographie - psychanalyse - édition

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Appel à Contributions: écrites et artistiques Lapsus Numérique #3 « L’Amour »

Publié le 30 Novembre 2019 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications, appel a communications

Appel à Contributions: écrites et artistiques Lapsus Numérique #3 « L’Amour »

Appel à Contributions écrites et artistiques
Lapsus Numérique #3 « L’Amour »

Argument :

Dans le mouvement qui anime notre collectif, il est un thème qui ne cesse de revenir sur le devant de la discussion : celui de l’amour. En effet, quoi de neuf sur l’amour à l’heure de l’effritement du lien social ? Il semble que, par un clivage ambiant entre l’amour et le sexe, on en arrive à penser un rapport sexuel logique, et régi par l’algorithme qui promet une rencontre amoureuse parfaite. L’illusion ainsi promue sous la forme d’un romantisme moderne qui prend l’aspect d’un catalogue de partenaires laisse le sujet dans une attente suspendue, une inhibition du désir, une consommation de l’autre. À la recherche de l’âme sœur chiffrable et calculable, l’amoureux devenu internaute ou utilisateur d’application de rencontres semble avoir oublié ce qu’il en est d’une rencontre amoureuse qui en passerait par la reconnaissance d’un manque en l’autre, un creux subjectif où pourrait venir se loger son désir.

Ainsi, que cherche-t-il ce Sujet, en faisant glisser à droite, à gauche, les partenaires potentiels ou ceux qu’il refuse sur la base d’une photo ? Du sexe ? De la rencontre ? Qu’attend-il de l’autre, et donc dans quelle posture se met-il lui-même pour le rencontrer ?

Quelle fonction pour l’amour, à l’heure de la rationalité ? L’amour peut-il encore occuper sa fonction de médiateur de la relation entre les sexes ? Comment conserver un rythme dans une relation, entre présence, absence, trop-plein et manque, à l’heure du tout-connecté ? Les réponses à l’énigme du contournement du manque se précisent alors du côté d’un évitement de la rencontre, soit sous la forme d’un renoncement célibataire contemporain, soit sous la forme d’un plaisir sexuel par la machine, une jouissance mécanisée. Les deux propositions témoignent d’une déshumanisation qui (im)pose question.

Et si l’amour ne vient plus occuper sa fonction médiatrice, que reste-t-il? On constate une représentation du sexe de plus en plus violente, de même qu’un collage identitaire, qu’il soit sur le terrain du genre ou sur celui de l’orientation sexuelle. Ainsi, après avoir forclos la tendresse et prescrit le fantasme, quelle place pouvons-nous encore accorder au malentendu ?

Consignes formelles :

Lapsus Numérique est une revue qui se veut affranchie des codes universitaires et académiques, tout en conservant une exigence intellectuelle rigoureuse et en s’adressant à un public large. Ainsi, afin de tordre les normes, voici notre proposition :

  • Votre article sera d’une longueur comprise entre 5000 et 9000 signes, espaces compris.
  • Nous vous invitons, si le propos de votre article s’y prête, à faire un chapô, un petit paragraphe de quatre ou cinq phrases annonçant votre thème, et attrapant la curiosité du lecteur.
  • Les références bibliographiques seront inscrites entre parenthèses à la suite d’une citation ou d’une évocation précise d’un texte. Exemple : (Freud, L’interprétation des Rêves, 1902). L’usage des notes de bas de page sera réservé à un ajout de contenu difficilement intégrable dans le texte lui-même. Il se voudra limité.
  • Nous vous encourageons vivement à proposer une bibliographie de quelques ouvrages en fin d’article, pour inviter le lecteur à approfondir la réflexion que vous ouvrez.
  • Enfin, nous vous invitons à mettre en exergue une phrase ou deux de votre article, à l’aide d’une police grasse par exemple. Ces phrases seront mises en valeur dans la construction graphique de votre article. Les contributions artistiques seront envoyées sous la forme qui convient à l’artiste.
  • Toutes les contributions devront être envoyées avant le 31 décembre 2019 à l’adresse : lapsusnumerique@gmail.com
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Colloque L’Art et les Cartographies Sensibles

Publié le 15 Octobre 2019 par Anaïs BERNARD dans Appel à communications, appel a communications, appel à participation, appel à projets

Colloque L’Art et les Cartographies Sensibles

L’Art et les Cartographies sensibles : la question des interfaces dans les réalités mixtes

« Nous sommes là où nous avons toujours été. Mais pour une certaine raison - une parmi plusieurs possibles - la réalité a reculé, elle a perdu son support, son assise et elle a reflué vers des formes antérieures. »  Philip K Dick, Ubik, 1966-70, p.205 

Annonce  : Colloque et exposition

L’Art et les Cartographies sensibles : la question des interfaces dans les réalités mixtesles 11 et 12 mai 2020, Centre de Congrès Le Manège, Chambéry se déroulera  conjointement avec une exposition d’oeuvres choisies sur cette thématique, dans divers lieux de la ville, et en parallèle à une participation à la Nuit Européenne des Musées 2020 (le 16 mai) du département Communication Hypermédia, Masters Création Numérique et MIP ArTeC Paris8.

Argumentaire :
A l’instar de la photographie, le cinématographe ou la vidéo, les casques de réalité virtuelle et les téléphones portables transforment nos pratiques courantes autant que la manière de percevoir le monde. Leurs couplages désormais possibles avec l’ordinateur et internet accélèrent les démultiplications de nouveaux espaces à expérimenter, imaginables en temps réel et modulables. L’hybridation spatio-temporelle, annoncée en 1998 par Edmond Couchot au tout début de l’émergence de cet art nommé étrangement technologique (comme si il se réduisait à une question de technicité et de médium) semble fonder les spécificités des relations espaces-temps résolument nouvelles que proposent les dispositifs connectés. 
Les expérimentations et innovations actuelles ont l’intérêt primordial d’être présents dans tous les domaines de la société permettant d’acquérir des quantités impressionnantes de données, de manipuler des informations instantanément, une manière de s’emparer du monde à 360°, d’agir au coeur de la matière et de voyager dans des univers jusqu’alors inaccessibles et inconcevables. 

Dans le même temps, nous nous heurtons à plusieurs phénomènes : le premier est d’abord une non appropriation de ces technologies XR (extended realities XR ou extented reality désigne l’ensemble des environnements combinant le virtuel, le numérique et le matériel généré par des technologies) par les usagers, dont le manque d’intérêt provient du fait de cantonner les fonctions et buts de ces casques immersifs aux jeux vidéos, auréolés en plus, d’une croyance liée à la complexité de la technique. Le deuxième est ce stockage massif de données (comme les débuts de la photographie ou du CD-Rom) dont nous produisons plus facilement des répertoires quantitatifs voire des éléments de surveillance, sans parvenir à scénariser et rendre accessible ces matériaux qualitativement. 
Et puis, comme l’écrit très justement Jean Baudrillard, « la simulation part à l’inverse de l’utopie du principe d’équivalence, part de la négation radicale du signe comme valeur, part du signe comme réversion et mise à mort de toute référence. » (Baudrillard, 1981) 
Par peur d’un éloignement et bouleversement de nos référents, la réalité virtuelle semble se cantonner justement à hypertrophier nos repères habituels, une hyperréalité pour ne pas nous perdre. Les modélisations se piègent dans les affres de la ressemblance, réduisant les potentiels à un décalquage hyperréaliste du monde. Les espaces proposés renforcent les représentations et « le réel est déjà mort mais ressuscité d’avance. » (Baudrillard, 1981)

Si les réalités mixtes se destinent principalement aujourd’hui à des usages marketing pour animer nos expériences individuelles et spectaculaires dans les lieux de loisirs ou des magasins, alimentant ainsi la smart surveillance, elles permettent également de réinventer nos habitudes spatiales et corporelles par d’étonnantes et inédites expériences ; 
Justement, elles nous intéressent ici dans leurs spécificités spatiales, de leur définition première en 1994, d’être « n'importe quel endroit se situant entre les extrêmes du continuum de virtualité » (Milgram, Kishino, 1994). Comme le précise J.-F. Lucas, « Il y aurait donc, entre l'environnement réel d'un côté et l'environnement virtuel de l'autre, un continuum d'états intermédiaires que ces auteurs englobent sous le terme de réalité mixte. Contrairement aux autres définitions, la réalité mixte ne fait pas référence à un état spécifique ou même à un dispositif précis, mais à un ensemble de possibles.» (Lucas, 2012) 
Cet ensemble de possibles qualifie autant l’expérience individuelle que l’hybridation de zones hétérogènes dans un continuum sans fin. Cette dilatation d’espaces-temps ouvre la scission propre à Didi-Huberman où écrit-il agissent les figurabilités, « nous comprenons que le défaut, la déchirure, fonctionne dans le rêve comme le moteur même de quelque chose qui serait entre le désir et la contrainte - le désir contraignant de figurer. Figurer malgré tout donc forcer, donc déchirer. Et, dans ce mouvement contraignant, la déchirure ouvre la figure, à tous les sens que pourra prendre ce verbe. Elle devient comme le principe et l’énergie même - suscités par l’effet de déchirure, à savoir l’absence - du travail de figurabilité. » (Didi-Huberman, 1990).

Nous interrogerons avec les réalités mixtes, cet entre-espace dans leurs possibilités de rendre visible les fonctionnements des dispositifs, dont la cartographie n’est paradoxalement plus la représentation d’un territoire mais bien le résultat d’une expérience vécue au sein du dispositif. 

Ce que Marc Veyrat nomme eSPACE à la fois lieu hybride et nouveau territoire, un entre-espace constitué d’une infinité d’espaces à réalités mixtes. La particularité de l’eSPACE (au delà de son écriture même qui propose bien un point de scission dans des emboitements) demeure les stratifications, parce que « la réalité mixte forme un composite spatial fait de l’hybridation d’un espace physique et numérique. L’espace de la réalité mixte n’est pas l’addition d’un espace physique et d’un espace digital, mais le vortex qui nait des flux interactionnels générés par les rencontres entre individus. » (Lucas, 2012).

En agissant dans le dispositif, les révélations spatio-temporelles, seraient un mélange possible justement entre l’espace comme région d’intimité (du dedans) et les espaces d’hostilités, pour reprendre Gaston Bachelard. L’entre-deux proposerait une appartenance affective aux deux en investissant le sujet. Michel Foucault l’analyse comme espace extérieur et localisable (du dehors) qui ne s’oppose pas mais neutralise les hétérotopies : « Nous sommes à un moment où le monde s’éprouve, je crois, moins comme une grande vie qui se développerait à travers le temps que comme un réseau qui relie des points et qui entrecroise son écheveau ». (Foucault, 1967)
Ces espaces relationnels seraient ainsi uniquement visibles et expérimentables dans un contexte particulier à réalités mixtes, dont l’oeuvre dévoilerait le fonctionnement et les mises en liens sous forme de cartographies particulières, que nous nommons sensibles parce qu’« il existe pourtant une conjonction de paramètres sociaux, esthétiques, neuroscientifiques et anthropologiques, qui laisse espérer, au contraire, que l’expérience sensorielle au travers des casques de réalité virtuelle sera à même de bouleverser [...] la hiérarchie des sens telle qu’elle prédomine dans les civilisations occidentales » (Tsaï, 2016). 

C’est justement sur ces modalités de création et utilisation de données ainsi que sur des propositions scénarisées de mises en relations inédites, que nous souhaitons interroger des espaces et lieux hétérotopiques (des lieux dont le but est de faire communiquer des espaces) et hétérochroniques comme certains espaces publics, des musées, des sites patrimoniaux et ici à Chambéry le Musée (jardin et maison) des Charmettes. Désormais intouchables, certains sites ou espaces publics semblent figés, garant et témoin de leurs histoires (dans tous les sens du terme). Ainsi, les réalités mixtes permettent-elles de questionner, détourner, ouvrir ces lieux protégés, marqués entre temps et espaces. 
Parce qu’aujourd’hui si les expériences à réalités mixtes sont proposées par des musées (les japonais TeamLab ou l’immensité des peintures de Vincent Van Gogh au Grand Hall de la Villette à Paris, The Rain Room au County Museum of Art de Los Angeles, l’Infinity Mirror Room de Yayoi Kusama au Victoria Miro Museum de Londres pour ne citer qu’eux, elles demeurent spectaculaires et plus proches de productions de loisirs que de démarche artistique. En effet, “il ne s’agit pas nécessairement de nous proposer une « image » du monde telle que l’artiste le verrait—mieux ou de manière plus sensible—, mais de nous donner peut-être l’occasion effective d’expérimenter cette « vision » du monde qui nous entoure.” (Beaufort, 2007)

Questions
Comment interroger les potentiels d’extension et de mises en application d’expériences de dispositifs hybrides à partir de l’art ? Activant, à elles seules, des cartographies impossibles à obtenir autrement, comment des œuvres dévoilent de nouvelles perceptions de ces lieux et comment rejouent-elles les rôles des interfaces. Nous défendrons l’hybridation d’espaces-temps visibles sous forme de cartographies sensibles, voire sensorielles non pas comme représentations mathématiques ou quantitatives des mouvements et vagabondages lors de l’expérience, mais au contraire à travers  la possibilité de rendre visible des liens, des contenus, des systèmes, des espaces, des données, des formes, l’Autre… créés lors de ces expériences. 

“Nous avons besoin d’une métrique topologique qui envisage une substance sociale du monde dont la trame de base soit capable d’enregistrer les transformations des rapports entre les acteurs. L’expérimentation vise donc à restituer cartographiquement une spatialité sociétale, c’est-à-dire un monde non plus constitué par la terre, les mers, les continents, les États..., mais par des êtres humains, par des collectivités, qui métamorphosent les éléments d’immanence en espace habité”. (Sloterdijk, 2005)

Alors, ces cartographies ne seront plus désormais la représentation d’un monde mais la révélation d’un fonctionnement, révélant aux usagers en temps réel une tout autre manière de concevoir, anticiper, élaborer ces espaces avec de toutes nouvelles capacités d’appréhension. 

Ainsi, nous souhaiterions aborder ces cartographies sensibles et les rôles des interfaces par 3 axes : comment rendre compte d’une expérience entre lieu physique et dispositifs à réalités mixtes par :
valorisation et proposition de nouveaux usages et potentiels des réalités mixtes face à des organisation spatiales et lieux architecturaux difficilement exploitables car protégés, invisibilisés ou au contraire hypermédiatisés
importance des scénarisations des données et des rôles de la fiction dans les dispositifs à réalités mixtes
nécessité de prendre en compte nos corps en présence et nos réactions émotionnelles où les spectateur.trice.s repensent et accèdent à la compréhension de leur environnement en temps réel en le construisant : d’abord par la modélisation virtuelle d’espaces élaborés à partir de leurs déplacements (du portable à la motion capture en passant par l’hologramme par exemple), ensuite par l’appropriabilité et l’enrichissement des contenus dont seuls des univers virtuels et des technologies inventives donneraient accès. 


Ce colloque est ouvert à toutes les disciplines qui interrogent ces problématiques à partir de l’art.


Modalités de soumission :
à envoyer aux organisateur.trices

Colloque : 
- un résumé de 300 à 400 signes espaces compris, avec notice de l’auteur.e et bibliographie
avant le 15 novembre 2019, 12h, retour le 31 novembre 2019
- la version définitive pour publication avec images et droits à l’image, pour le 2 janvier 2020.

Exposition : 
- une présentation de l’oeuvre et des besoins matériels et de mises en espaces, avec frais déplacements, perdiem, logement , ainsi qu’une notice de l’auteur.e et CV ; l’oeuvre doit être déjà réalisée. 
avant le  15 novembre 2019, 12h, retour le 31 novembre 2019
- un texte explicatif définitif pour publication avec images et droits à l’image, pour le 2 janvier 2020.

Organisation :
Carole Brandon, carole.brandon@univ-smb.fr 
Marc Veyrat, marc.veyrat@univ-smb.fr 

Comité scientifique : 
Carole Brandon (Université Savoie Mont-Blanc)
Marc Veyrat (Université Savoie Mont-Blanc)
Ghislaine Chabert (Université Savoie Mont-Blanc)
Jacques Ibanez-Bueno (Université Savoie Mont-Blanc)
Khaldoun Zreik (Université Paris 8)
Roberto Barbanti (Université Paris 8)
Ghislaine Azémard (Chaire UNESCO / ITEN)
Patrizia Laudati (Université Les Hauts de France Valenciennes)
Pedro Andrade (Universidade do Minho Braga)
Philippe Fuchs (École des Mines Paris)
Vincent Ciciliato (Université Jean Monnet Saint-Étienne)
Michela Sacchetto (École Supérieure d’Art le 75 Bruxelles)
Caroline Bongard (Musées de Chambéry)
Laurent Roudil (Cabinet d’Architecture Remind)

Partenaires :
Université Savoie Mont-Blanc
Laboratoire LLSETI
Musées de Chambéry
Ville de Chambéry
École Supérieure d’Art Le Septante Cinq Bruxelles
Université Paris 8 
Laboratoire Paragraphe 
Laboratoire Arts des Images et Art Contemporain (AIAC / TEAMeD)
ArTeC
FMSH Paris
Chaire UNESCO / ITEN
Entreprise 89/92
PixelPirate
Société i Matériel
FormaSup Pays de Savoie
LUDyLAB
Kitchen XR
Ferme de Chozal
Espace Larith
FabLab Le Prototype
Cabinet d’Architecture Remind
Université Jean Monnet Saint Etienne
Laboratoire CIEREC
Université Les Hauts de France
Laboratoire DeVisu
Universidade do Minho
Centro de Estudos de Comunicação e Sociedade (CECS) 

Bibliographie:
Andrieu, B., et Thomas C. (dir.), (2017), Entre les corps. Les pratiques émersiologiques aujourd’hui (cirque, marionnettes, performance et arts immersifs), Actes du colloque des 7 et 8 octobre 2016 au Centre national des arts du cirque, Paris, l’Harmattan, collection Mouvement des savoirs.
Arnaldi, B., Guitton, P., Moreau, G. (dir.), ( 2018), Réalité Virtuelle Et Réalité Augmentée - Mythes et Réalités, ISTN
Baudrillard, J. (1981), Simulacres et Simulation, Galilée.
Beaufort,C. (2007),  espaces transfigurés, in Revue d’esthétique Figures de l’Art, n° 13, Pau, PPPA, pp.219-237.
Bourassa,R., Poissant,L., (2013), Personnage virtuel et corps performatif : Effets de présence, Presses de l’Université du Québec.
Brandon, C., la notion de “Moucharabieh” en arts numériques in 100 notions pour l’art numérique (coordination de la collection 100 notions Ghislaine Azémard, coordination de l’ouvrage Marc Veyrat)
Brandon, C., (2016) l’espace flottant, in L’entre [corps/machine] : La Princesse et son Mac, https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-02111485/
Buci-Glucksmann, C. ( 1999), L’Art à l’époque du virtuel, L’Harmattan.
Casilli, A., (2010), Les liaisons numériques. Vers une nouvelle sociabilité ?, Seuil, collection La couleur des idées.
Cauquelin, A., (2013), le Site et le Paysage, PUF.                         
Chabert, G., (2012), Les espaces de l’écran, in Lancien, T. (dir.), Ecrans et Médias, MEI (Médiation et Information), n°34.    
Couchot, E. (1998), La technologie dans l'art : de la photographie à la réalité virtuelle, J.Chambon.
Didi-Huberman, G. (1981), Devant L’image, Editions de Minuit, p.186.
Frémont, A., (2009 (1980)), La Région, espace vécu : l’entre-lieu qui fait lien, travaux de l’institut de géographie de Reims, N°41-42, in Reynaud, A. (dir.), Analyse régionale. Réflexions critiques, concepts, techniques, études de cas. 
Flichy, P. ( 2001), L’imaginaire d’internet, La Découverte.
Foucault, M. (1967, (1994), Des espaces autres : conférence prononcée à Paris en 1967 intitulée Les espaces autres, qui figure parmi les textes publiés dans le recueil Dits et Ecrits (tome IV, p. 752-762).
Fuchs, P, (2018), Théorie de la réalité virtuelle -Les véritables usages, Presses des Mines.
Fuchs, P, (2017), Les casques de Réalité Virtuelle et de jeux vidéo, Presses des Mines.
Golsenne, T., Ribault, P., (2015), Essais de bricologie, EHESS.
Hall, E.T. (1966), La Dimension Cachée, Points.
Ibanez-Bueno, Jacques, Chabert, Ghislaine, Lamboux-Durand, Alain, et Wanono, Nadine (ed.), 2017. Visual methods and digital worlds, CNRS, Universités Bourgogne Franche-Comté & Savoie Mont-Blanc, Cuadernos Artesanos de Comunicación, Cac137, La Laguna (Tenerife).
Lucas, J.-F., (2012), Interactions et réalité mixte dans la ville hybride, in Zreik Khaldoun (sous la dir.), HyperUrbain 3 : Villes hybrides et enjeux de l'aménagement des urbanités numérique, Actes du colloque HyperUrbain.3, Europia Production.
Maïlat Maria, Rubrique - Le virtuel, le réel et l'actuel, Informations sociales, 2008/3 (n° 147), p. 90-91. https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2008-3-page-90.htm         
Mekdjian, S., Olmedo, E., 2016, Médier les récits de vie. Expérimentations croisées de cartographie sensible et narrative, Mappemonde [En ligne],118| 2016, http://mappemonde.mgm.fr/118as2/ 
Merleau-Ponty, M., (1964), La Phénoménologie de la Perception, Gallimard, collection Tel.
Merzeau, L., (2009), Du signe à la trace, ou l’information sur mesure, in Hermès, N°53, Traçabilité et réseaux, CNRS éditions, p.23-29.
Olmedo, E., 2017, Cartographies textiles. Expérimentations de cartographie sensible dans le quartier de Sidi Yusf, Marrakech, Maroc, BRONNER A.-C., TROIN F., ZANIN C, Actes du colloque Temps, art cartographie, 16-18/03/2016, Strasbourg, Cartes et géomatiques
Olsson, G. (2007), Abysmal: A Critique of Cartographic 
Reason.  Chicago: The University of Chicago Press.
http://polau.org/pacs/test-page/ 
Sinigaglia, R. e., Tsaï, F, (2008). La réalité virtuelle, un outil pour renouer avec la sensorialité https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2016-1-page-188.html  
Sloterdijk, P., (2005). Ecumes. Sphères III, Marensell.
Sussan, R., (2005), Les utopies Posthumaines - Contre-culture, cyberculture, culture du chaos, Omniscience, collection Les essais.
Sutherland,E.I., (1965), The Ultimate Display, in Proceedings of IFIP Congress, pp. 506-508
Veyrat, M., (2016), Never Mind, de l’information comme matériau artistique 1, L’Harmattan
Veyrat, M., (2015), La Société I matériel, de l’information comme matériau artistique 2, L’Harmattan
Veyrat, M., (2014), Arts et Espaces Publics, L’Harmattan
Zreik, K.sous la dir.), HyperUrbain 3 : Villes hybrides et enjeux de l'aménagement des urbanités numérique, Actes du colloque HyperUrbain.3, Europia Production, 2012

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