Née d’une nécessité interne, Bitterkomix est une revue enragée de bande dessinée fondée en 1992 par Anton Kannemeyer et Conrad Botes.
Publiant des histoires en afrikaans, à la fois charge politique et satire sociale, elle constitue la plus ancienne publication underground du continent. Impitoyable et crue, Bitterkomix décortique la société sud-africaine – en particulier la communauté blanche – et dénonce la brutalité, la haine, la répression sous toutes ses formes (sociale, politique, sexuelle).
Pour la Gaîté lyrique, Bitterkomix réalise l’image de Sharp Sharp Johannesburg et une fresque murale saisissant la persistance des carcans religieux et idéologiques. Des planches originales seront résentées au centre de ressources.
Taxi Sound System : Mj Turpin /Joao Orrechia • Installation sonore (chambre sonore, RDC)
En Afrique du Sud, les chauffeurs de la ville aiment rivaliser en matière de soundsystem et ont l’habitude de jouer la musique à des volumes très élevés. Les taxis sont un instrument idéal pour diffuser du son et pour toucher des personnes qui n’ont pas directement accès à une radio. C’est important car c’est là que se trouvent les danseurs les plus en avance.
Joao Orrechia et Murray Turpin recréent l’univers d’un taxi. Des chants et rythmes traditionnels des Zulu, Xhosa et Venda, à la musique populaire des années 50-60, en passant par le chant du discours de Nelson jusqu’aux plus agressifs beats kwaito des années 1990 et la scène house toujours revisitée aujourd’hui.
Disrupted Webisodes : The Cuss Show • Installation vidéo (centre de ressource)
Comment occuper l’espace public et s’approprier les confins de nos villes et grands espaces dématérialisés ? Dans ses performances et ses
vidéos en ligne, le collectif The Cuss Show met en scène les cultures populaires éphémères et virales, celles produites par Internet et celles de
la rue. Inspirée par la mécanique en apparence désorganisée des vendeurs à la sauvette dans le centre ville de Johannesburg, l’installation vidéo cinétique revêt la forme d’une perturbation de l’espace public.
Extended Mirror Cafe Hotel Yeoville : Terry Kurgan / Tegan Bristow / Guislain Melki • Installation participative (plateau média)
En mai 2008, Johannesburg et l’Afrique du Sud toute entière découvraient l’ampleur de la xénophobie qui s’était insidieusement installée depuis l’arrivée en masse de migrants sub-sahariens au début des années 1990. Les quelques jours de violence radicale qui avaient secoué les townships faisant des dizaines de morts et des milliers de déplacés, allaient laisser des stigmates dont de nombreux artistes tentent depuis d’en explorer les racines cherchant ainsi écrire un nouvel épisode. Le projet Hotel Yeoville s’inscrit dans cette démarche engagée. Jadis havre de la micro société bohème libérale blanche, Yeoville abrite aujourd’hui autours de 40 000 personnes dont 70% viennent de toute l’Afrique transformant le quartier en mosaïque africaine connectée via internet à l’ensemble du continent. « Migrants et connectés » sont les axes du projet de Terry Kurgan qui démarre en 2010 sous forme d’un site web communautaire et d’une installation interactive. Conçu en collaboration avec le programme d’étude sur les migrations forcées de l’Université de Witwatersrand et Tegan Bristow, artiste et développeur multimédia, le projet a pour ambition de mettre en lumière les ressources qui pourraient être utiles aux migrants et de créer du lien se positionnant ainsi à l’extrême opposé des violences xénophobes de 2008. Extended Mirror Cafe propose pour la Gaîté lyrique, une nouvelle version du projet en une exploration croisée de la diversité des expériences de la communauté francophone africaine des deux villes. Chaque dimanche, de 14h à 17h, des intervenants seront invités à dialoguer avec les visiteurs de la Gaîté lyrique en direct de Johannesburg.