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Corps en Immersion

Une actualité dans les arts et les sciences à travers les corps pluriels.

Ressenti comme cobaye d'un casque EEG

Publié le 25 Novembre 2013 par Anaïs BERNARD in actualite

Ressenti comme cobaye d'un casque EEG

Le 18 octobre dernier se déroulait au LORIA, une journée d’étude «  Brain Cumputer Interface », où Alexander Lechner, Robert et Marc Blondet nous ont présenté un modèle de casque EEG. Pour mettre prêter comme cobaye voici mon ressenti :

 

« Après la mise en place du casque électro-encéphalogramme (EEG) permettant la mise en contact d’électrodes avec le cuir chevelu pour enregistrer de manière passive l’activité  électrique produite par notre cerveau, et la désagréable sensation du gel qui sert de solution conductrice permettant d’assurer un bon contacte entre les électrodes et la peau, l’expérience commence :  « Imaginer vos mains bougées comme sur un piano, le plus rapidement possible. La flèche vous indique quelle main doit bouger. Vous pensez à ce mouvement jusqu’à la disparition de la flèche ». Cet exercice d’apparence anodine demande un fort travail de concentration d’abord vis-à-vis de l’écran où apparait les informations, mais aussi de l’ouïe où un son identifié comme un *bip* indique la fin d’une phase,  ensuite l’action d’imaginer suffisamment précisément le geste, sans pour autant le réaliser pour qu’il puisse être capté et mesuré par le système BCI. Il semble plus facile de se concentrer sur la main qu’on doit faire bouger en la regardant, par moment un mouvement comme une contraction musculaire se distingue au niveau de cette main qui devrait être immobile mais qu’on imagine bouger. Le résultat de l’expérience se traduit sous forme de schéma nous précisant à quelle seconde nous sommes le plus efficace et surtout la justesse de la réalisation. Il est possible pour la machine de percevoir le moindre changement dans l’activité du cerveau en quelques millièmes de seconde, à condition de se concentrer suffisamment pour mettre cette modification. Le second exercice se veut identique, mais une barre nous indique durant le déroulement de l’exercice si nous pensons à la bonne main et ainsi que la fréquence de captation du signal émis. Ce qui d’apparence pourrait apparaître, comme une facilité et un système de récompense nous permettant d’améliorer notre résultat se traduit au final comme une contrainte. L’attention a du mal à être maintenu notamment quand vous vous apercevez que l’écran traduit l’inverse de ce que vous imaginez. Votre concentration disparaît quelques instants, suffisamment pour vous faire perdre le court de l’exercice. Le résultat final en est la preuve avec un temps de réaction beaucoup plus important et une justesse extrêmement discutable. Cet exercice est de loin le plus compliquer que nous ayons réalisé durant cette séance entre le maintient d’une attention suffisante malgré l’affichage du résultat temps réel porté à l’écran, penser au mouvement de ses mains tout en le bloquant pour éviter que l’action  se concrétise, il m’a été très difficile et pénible de le tenir jusqu’au bout.

Les exercices suivant faisaient appel à un autre logiciel (IntendiX), il nous était demandé d’écrire un mot au préalable et à l’aide d’un clavier affiché à l’écran nous devions sélectionner les lettres par la pensée. Par un système de traitement mathématique complexe basé sur un principe de triangulation les données peuvent être traitées en un temps réparti, l’exercice  fonctionne suivant un système de probabilité, les lettres se mettent à clignoter par une superposition de visages suivant une fréquence prédéterminée, dès qu’un visage apparaît sur la lettre à laquelle nous pensons on la compte ce qui modifie l’activité cérébrale. De cette manière au bout d’un certain temps d’attention, il est possible d’écrire le mot demandé. En plus d’une grande attention portée à l’écran, notre vision est grandement sollicitée par ce clignotement constant qui fatigue notre vue au point de la brouiller par moment. L’exercice suivant consistait à écrire de cette manière un mot de notre choix et le constat est identique. L’attention demandée est très importante et la vision est tellement sollicitée d’une manière peu commune qu’elle fatigue le sujet, ou moi dans ce rôle de cobaye. Il semblerait qu’avec de la pratique et un entrainement régulier, cet épuisement diminue permettant des séances d’écriture plus importante mais extrêmement limiter pour autant. »

Ressenti comme cobaye d'un casque EEG
Ressenti comme cobaye d'un casque EEG
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