Notre association, le Collectif pour la culture en Essonne (CC91), est un réseau d’acteurs culturels (structures sociales, équipements culturels, collectivités territoriales, universités, centres d’enseignements artistiques et scientifiques…) qui oeuvrent ensemble pour favoriser
l’accès à la culture pour tous sur le territoire.
Du 4 novembre au 10 décembre 2017, nous vous proposons une quarantaine d’événements qui vous feront découvrir l’Art et la Science sous un jour nouveau.
En effet, cette 7ème édition de notre biennale La Science de l’Art sur le thème La « culture du risque » vous présentera 24 productions issues de regards croisés entre artistes et scientifiques venus de la France entière. Chacune de ces oeuvres sera accompagnée d’actions culturelles (ateliers, rencontres, débats, conférences...) afin de vous en offrir la meilleure compréhension et de vous faire rencontrer ses créateurs.
L’originalité du festival réside tant dans les rencontres et les créations transdisciplinaires qu’elle produit, que dans ses lieux de diffusion, venant à votre rencontre et s’inscrivant dans votre quotidien (écoles, universités, hôpitaux…) ainsi que dans de nombreuses structures culturelles
(médiathèques, MJC, musées, centres d’Art, cinémas…).
Du 4 novembre au 10 décembre 2017, vibrons ensemble au rythme de l’Art&Science !
La culture du risque, c’est en première intention la gestion des risques naturels (tempêtes, tsunamis, incendies, crues centennales et autres catastrophes) sous toutes ses formes : prévention, information, prise en charge, restitution, rédemption… mais c’est aussi et surtout un des marqueurs sociaux les plus pointus de nos écosystèmes, qu’ils soient économiques ou écologiques. Or, selon les cultures locales, les chapelles ou les segments sociaux concernés, l’expression du risque revêt des formes totalement différentes, allant du déni ou de l’absence totale de sa prise en compte, à son utilisation outrancière dans des territoires où elle n’est pas attendue.
Et l’Art en est un. De Giordano Bruno à la destruction des œuvres d’arts monumentales en tant que symboles culturels par les radicalistes, de Guernica au projet de musée d’Hitler, des autodafés aux performances d’artistes qui affrontent les tabous de plein fouet et les publics hostiles, du risque du ridicule que prend le comédien au risque surréaliste pris par Dali dans Le chien andalou de Buñuel. Le risque de la culture est bien réel quand il est engagé et se commet au péril de sa vie (art circassien, poésie, littérature, bio-art). De nombreux penseurs ou philosophes l’identifient comme polysémique, confus et à la source de vraies catastrophes : preuves en sont les dégâts causés par l’absence de culture du risque dans l’éducation, la dépendance, l’économie, les technologies ou la culture d’entreprise.
De la culture du risque au risque de la culture…
Si les expositions aux risques du quotidien, et à l’autre bout, aux risques extrêmes sont clairement envisagés, la dimension émergente des risques comme la pollution, le nucléaire, les OGM ou le changement climatique, bien que clairement diagnostiquée et omniprésente demeure sourde, à l’image de la pipe de Magritte. Les frontières entre risque acceptable et danger réel sont floues et tributaires de la survenance d’événements tragiques. Fukushima en est l’exemple typique où on nous décrit le Japon comme un « archipel de résilience » tant le risque sismique y est prégnant, fait partie de la culture japonaise comme l’opium fait partie des arts et des rituels de la tradition chinoise. Est-ce à dire que les japonais sont résilients comme d’autres cultures pourraient l’être lorsqu’elles sont empruntes d’une mémoire du risque ayant engendré des catastrophes naturelles, des holocaustes ou des destructions massives de
population?
Culture du risque rime donc avec diversité culturelle, risque identitaire et risque de globalisation ou de mondialisation de la culture. L’analyse des risques d’hyperculturation d’une part, (big data) et de transculturation d’autre part - lorsque l’Art et la Science s’autofécondent par exemple -, devrait donc être une priorité de nos géopoliticiens dans la mesure où l’homme augmenté prend des trajectoires transhumanistes qu’il faut relier, non pas à une acculturation, mais à une culture du risque comme prise à rebours. L’enjeu pour certains scientifiques supplante en effet le risque, au point qu’il est présenté comme anodin ou inéluctable…
La culture du risque comme leitmotive d’une société aveuglée par le progrès et la toute puissance de l’homme… Prendre le risque de la culture reviendrait alors à l’assumer dans sa transversalité et sa pleine diversité.