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Corps en Immersion

Une actualité dans les arts et les sciences à travers les corps pluriels.

SECOND EARTH / TERRE SECONDE

Publié le 8 Juin 2019 par Anaïs BERNARD in Artiste, exposit

SECOND EARTH / TERRE SECONDE

Accumuler des données. Externaliser l’hypermnésie.
Nourrir des logiciels avec ces données afin qu’ils produisent des données ressemblantes.
Produire un réalisme sans réel, devenir possible.
Disparaître.
Revenir en notre absence.

Générée à partir de millions de données – images, textes et sons – trouvées sur internet, Terre Seconde de Grégory Chatonsky, artiste captivé par les champs imaginaires ouverts par le digital, prend la forme d’une installation évolutive.

Terre Seconde est une autre Terre, une planète de remplacement, un vaisseau dérivant dans le silence de l’espace, l’hallucination d’une machine insensée, un monument dédié à la mémoire de l’espèce humaine éteinte. Un autre monde créé par un réseau récursif de neurones, habituellement nommé « intelligence artificielle ».

Initié il y a plus d’un an à la suite d’expérimentations sur des logiciels de « deep learning », le projet de Grégory Chatonsky s’est nourri du constat que « la machine devenait capable de produire automatiquement une quantité phénoménale d’images réalistes à partir de l’accumulation des données sur le Web. Ce réalisme ressemble au monde que nous connaissons, mais n’en est pas la reproduction à l’identique. Les espèces se métamorphosent les unes dans les autres, les pierres mutent en plantes et les rivages de l’océan en des organismes jamais vus ». Résultat : cette « seconde » Terre, une réinvention de notre monde, produite par une machine qui s’interroge sur la nature de sa production.

A partir d’une base de données de millions d’images, elle crée sa propre représentation de la planète minérale. Grégory Chatonsky, par le même procédé d’accumulation de données et d’analyse statistique, lui donne ensuite les fluides, les plantes, le son, la parole et des organismes pour peupler sa surface. Un monde à « visiter » dans une exposition que l’artiste a imaginée pour être évolutive : une structure modulaire accueille chaque jour de nouvelles sculptures aux étranges formes organiques imaginées par la machine. Rêve dans un rêve, espace dans l’espace : l’installation doit, pour Grégory Chatonsky, « rendre sensible l’ambiguïté de cette imagination artificielle qui doute radicalement de son statut.

 

Exposition du 21/06/2019 au 14/07/2019 –  Palais de Tokyo
Vernissage le 20/06/019 à partir de 21h

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