L’objectif du colloque Cyber-Corporéités: Esthétique des interactions corps/machine, du 13 et 14 octobre 2016, est d’appréhender au mieux la place du corps au sein des humanités numériques et de prendre la mesure des enjeux sociétaux, communicationnels et culturels des corporéités nées de la cyberculture.
C'est en effet à travers le prisme du corps que nous aborderons les problématiques inhérentes au numérique, dans la mesure où le corps est précisément ce qui noue si intimement le concret, le matériel (l’organique) d’une part, et l’imaginaire, le discours, l’immatériel, d’autre part. Il s'agira donc durant ces journées de colloque d’explorer les formes de corporéité inédites induites par le numérique. À partir de l’analyse de la façon dont les sujets singuliers et collectifs se construisent au sein de cette cyberculture, nous évaluerons l’influence du numérique sur nos perceptions du corps et de l’identité, nous étudierons ses effets sur notre manière d’être au monde et de représenter nos corps.
Cette première journée d’étude à Chambéry néanmoins, voudrait moins se consacrer à la manière dont l’homme est littéralement pénétré par la machine comme dans la figure du cyborg –qui aura déjà été très largement représentée et théorisée (Haraway 1985, Hoquet 2011, etc.), mais vise plutôt à analyser l’interfaçage du corps avec les technologies numériques, son insertion-même à l’intérieur des dispositifs médiatiques. Cette hybridation peut se construire au cœur même du code, à travers des systèmes immersifs ou des installations numériques artistiques, aussi bien qu’elle s’incarne dans la présence physique au sein de la société numérique (Compiègne 2011) ou du réseau.
Nous aimerions nous intéresser à la dimension perceptive, à la fois sensible et sensorielle, de nos relations au numérique. Au delà de l’étude des IHM, ou des analyses d’usages, ce sont les modalités d’implication du corps au sein des dispositifs hypermédiatiques contemporains qui nous intéresseront. La communication numérique implique des affects en même temps que des facultés sensori-motrices dont il s’agira de rendre compte. Ce travail s’effectuera non seulement par des études de cas – au sein d’une approche qui pourrait être aussi bien sociologique que de l’ordre de l’anthropologie visuelle – mais aussi à travers des analyses d’œuvres (littéraires ou artistiques) qui représentent cette communication à la fois vécue et incorporée, pour détourner le chiasme terminologique de Merleau-Ponty.
Le programme complet ci-dessous.