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Corps en Immersion

Une actualité dans les arts et les sciences à travers les corps pluriels.

Festival Bains numériques #9

Publié le 25 Mai 2016 par Anaïs BERNARD in festivals

Festival Bains numériques #9
Enghien-les-Bains, station thermale d’Île-de-France et Ville créative de l’UNESCO pour les arts numériques, cultive son éclectisme en conjuguant son histoire et son patrimoine au présent. La biennale des Bains numériques illustre cette politique culturelle menée pour explorer les arts numériques et leur apport aux usages d’aujourd’hui et de demain. Ce sont ainsi les nouvelles mobilités du citoyen qui sont questionnées et recoupent les réflexions des artistes et des scientifiques sur ce changement de paradigme produit par l’ère numérique. La Ville est très fière de s’associer aujourd’hui à l’Académie des sciences, à l’occasion de son 350e anniversaire, pour porter cette question dans l’espace public, à l’échelle d’une ville.
 
Au travers des arts numériques, outil d’éducation et d’accès à la science, la Ville participe à cette réflexion du présent sur la ville intelligente et sensible. A quelques kilomètres, à Montmorency, le promeneur Jean-Jacques Rousseau y avait déjà imaginé le Contrat social… Sur le lac d’Enghien et autour, le temps de la biennale, la Ville prend l’allure d’une cité où se télescopent différentes visions et imaginaires artistiques et scientifiques. Réalité augmentée, cartographies imaginaires, espaces immersifs, les oeuvres présentées ouvrent de nouveaux paradigmes pour le promeneur d’aujourd’hui, contraint par le progrès à dessiner une nouvelle éthique. L’abolition du temps par l’espace redéfinit notre condition de citoyen.
 
Parmi ces multiples expériences proposées par ces Bains numériques, qui se dérouleront du 1 au 6 juin 2016, la Ville présentera une « Fabrique numérique », espace de présentation et d’expérimentation de produits et de services innovants présentés par des universités, des instituts de recherche et des entreprises françaises et internationales. De la réalité augmentée à l’intelligence artificielle, on y découvrira une nouvelle porosité de la création au sein d’un monde économique héraclitéen. A nous d’y puiser le sens et d’en définir l’éthique digitale qui doit réguler notre économie-monde. A Enghien-les-Bains, cet effort est porté par le Numeric Lab de la Ville, au sein de son Centre des arts, qui accompagne les porteurs de projets économiques, leur permet de prototyper, produire et structurer les projets numériques, dans les domaines du mobilier intelligent, des applications, des objets connectés, du software créatif, de la robotique…
 
Dans une société qui a perdu toute confiance en l’avenir, rompant ainsi par la peur avec l’idée de progrès héritée des Lumières, les institutions ont le devoir et la responsabilité de retrouver le sens de l’injonction : Sapere aude ! Oser savoir est notre première responsabilité pour comprendre comment les nanotechnologies, les biotechnologies, l’informatique et la cognitique dessinent notre monde économique. La connaissance scientifique nous permet d’en définir les applications et les limites éthiques.
 

La 9ème Biennale internationale des Arts Numériques, inscrite en cette année anniversaire des 350 ans de l’Académie des sciences, s’est choisie pour image les globes de Vincenzo Coronelli, témoignage de connaissances appartenant à l’époque naissante de la prestigieuse institution. Depuis son origine, un monde binaire en deux globes y est représenté. L’un est terrestre, l’autre dont les corps célestes se composent selon l’ordre de grandeur copernicien, intégra à son achèvement la sixième planète Uranus qu’Herschel venait alors de découvrir. Ce globe céleste conçu pour être placé face à l’observateur, se présente comme un modèle convexe, et en même temps « hybride », en coïncidence avec les créations numériques de notre temps. Que pouvons-nous faire désormais pour mieux partager l’héritage scientifique, et ouvrir celui-ci à la connaissance du plus grand nombre, si ce n’est par l’inspiration créatrice qu’il suscite auprès des artistes ? Les sciences ont de tout temps façonné l’Art. Le patrimoine scientifique, à la faveur de cette célébration, n’est-il pas propice à un décloisonnement des pratiques et des langages ?

Cette édition intitulée «Mondes Sensibles» se singularise par une programmation protéiforme, sous un triptyque entrelaçant les arts, les sciences et lestechnologies. A l’exemple des globes de Coronelli, le programme aborde de nouvelles formes artistiques hybrides de représentation du monde, à travers une cartographie des perceptions, visuelles, sonores et tactiles. Ainsi elle nous invite à explorer une cartographie binaire de notre monde, d’un côté en réel et de l’autre en virtuel, de l’espace physique à sa version en réalité augmentée.

Plus concrètement, l’édition nous invite à vivre l’expérience, autour d’un parcours d’expositions, de spectacles, des labos spectacles, et des conférences sous deux dimensions. Rappelons qu’elle est depuis son origine une compétition internationale récompensant les meilleures créations, ainsi qu’une vitrine del’actualité des arts émergents, en quelque sorte une pensée analogique à l’ère numérique. Entre un monde physique et virtuel, elle explore en quoi la recherche scientifique et la technologie se définissent comme source d’inspiration pour les Arts du 21ème siècle et en quoi l’hybridation de langages et de techniques conditionnent l’émergence de nouvelles esthétiques et d’une pensée critique renouvelée.

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