Une journée d’étude, le 22 mai 2015, à partir de 9h30, organisée par Anne-Laure Fortin-Tournès, George Letissier et Anaïs Guilet, dans le cadre de l’action du CPER 10 «Cybercorporéités»
Cette journée d’étude sera l’occasion de faire l’état des lieux des recherches les plus récentes concernant les représentations numériques du corps dans les formes de culture et de savoirs contemporains. Elle permettra de poser la question centrale de la matérialité des nouvelles representations virtuelles du corps, dans le cadre d’une réflexion sur les enjeux posés dans les Humanités par l’utilisation de plus en plus répandue des nouvelles technologies. On se demandera, notamment, si le corps virtuel que l’on voit à l’écran est le contraire du corps réel ou bien son envers, son double (ou son avatar), c’est-à-dire un corps possible mais en attente d’une actualisation que les formes culturelles contemporaines nous proposent tour à tour sous un angle menaçant (comme dans Videodromme de David Cronenberg) ou bien au contraire sous un angle séduisant (comme dans Her de Spike Jonze). A partir de cette réflexion sur le corps et ses nouvelles formes de representations culturelles et sociales, nous nous pencherons sur les conséquences d’un éventuel retour du réel au sein des différents modes de corporéité numérique. Nous chercherons à savoir s’il est possible d’effectuer un déplacement épistémologique de la question de la réalité virtuelle vers celle de la réalité du virtuel, et de passer, par conséquent, de la reproduction machinique de l’expérience d’une réalité à une analyse des conséquences et des effets réels des représentations corporelles virtuelles. Dans ce cadre, nous nous proposerons d’examiner de manière critique l’idée que l’information peut circuler à travers différents media sans changer de nature, idée qui sous-tend une certaine vision posthumaine du virtuel sans le corps. Nous tenterons ainsi de définir la notion même de cybercorporéité comme questionnement sur la possibilité d’un retour du réel du corps dans le champ du virtuel, en nous basant sur des formes de production culturelles et sociales contemporaines utilisant les nouvelles technologies comme outil et support.